
La fintech Klarna creuse ses pertes

Les pertes de Klarna augmentent d’année en année. Lundi, le géant suédois, spécialiste du paiement fractionné ou «buy now pay later» (BNPL), a annoncé des pertes d’exploitation de 748 millions de dollars (672 millions d’euros) en 2021, contre 150 millions en 2020. En 2019, la société avait réalisé des pertes d’environ 60 millions de dollars.
L’entreprise justifie ses pertes de 2021 par une «accélération massive» de son expansion à l’international. Klarna revendique une présence dans 45 pays, après s’être implantée dans 10 nouveaux en l’espace de deux ans. De même, face au boom du secteur du paiement fractionné (BNPL), Klarna ne cesse de développer de nouveaux produits, comme son option de règlement immédiat «pay now» ainsi que de nouveaux services sur l’épargne. Le nombre de ses clients grossit aussi de manière vertigineuse : la société en a récupéré 46 millions supplémentaires en rachetant les sociétés Stocard et Hero l’an dernier, faisant grimper son nombre total de clients à 147 millions.
Augmentation du volume d’affaires brut de 48% en 2021
Comme beaucoup d’acteurs du BNPL, Klarna a vu sa croissance exploser depuis la pandémie. La fintech revendique une augmentation de 38% en un an de son résultat net d’exploitation, qui a atteint 1,6 milliard de dollars en 2021, tandis que son volume d’affaires brut a augmenté de 48%, à 80 milliards de dollars. Son installation dans certains pays commence par ailleurs à porter ses fruits. Les Etats-Unis, où la fintech est en concurrence avec des acteurs comme Affirm et Afterpay, sont devenus son deuxième marché. La société y a triplé le volume de ses affaires en un an tandis que son nombre de clients Américains a crû de 70%, la société revendiquant 25 millions de clients.
La fintech entend bien poursuivre sa stratégie d’investissement : elle vise déjà de nouveaux pays et s’apprête à lancer d’autres produits. A la suite d’une levée de fonds de 639 millions de dollars en juin dernier, la société était devenue la fintech la mieux valorisée d’Europe, à hauteur de 45,6 milliards de dollars. Elle est soutenue par Sequoia Capital depuis 2010 et plus récemment par de gros acteurs comme SoftBank, Visa ou encore Blackrock. Selon Bloomberg, Klarna envisagerait de permettre aux bailleurs de fonds existants de vendre certaines de leurs participations dans le cadre d’une éventuelle levée de fonds et pense également lever de l’argent frais pour financer ses plans d’expansion. A la clef, une valorisation qui pourrait atteindre 60 milliards de dollars.
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L'ambassadeur britannique aux Etats-Unis limogé, pour ses liens avec Jeffrey Epstein
Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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