BPCE ferme officiellement Fidor

La fintech allemande, que BPCE avait rachetée en 2016, cessera ses activités aux particuliers cette année faute d’avoir trouvé preneur.
Fidor banque en ligne
Fidor banque en ligne  -  crédit Fidor.

Cette fois, c’est bien fini. Fidor Bank, la banque en ligne que BPCE avait acquise à prix d’or en 2016, va définitivement fermer ses portes en Allemagne, son marché d’origine. Elle l’a annoncé à ses clients sur son site internet.

«Fidor Bank AG va cesser ses activités bancaires cette année», précise un message de la fintech, en ajoutant que ses clients peuvent encore, pour l’instant, utiliser leur compte courant. «Notre maison mère, Groupe BPCE, nous soutient totalement durant ce processus et s’assurera que nous remplirons toutes nos obligations dans votre meilleur intérêt, à tout moment», ajoute Fidor. La néobanque allemande prendra contact avec ses clients en temps voulu pour initier la fermeture de leurs comptes et leur proposer un transfert vers un autre prestataire.

BPCE, alors présidé par François Pérol, avait racheté Fidor l'été 2016. A l'époque, tous les grands réseaux bancaires traditionnels craignent de se faire déborder par le phénomène des néobanques. Le groupe mutualiste est alors séduit par le modèle de cette fintech allemande, créée en 2009, qui s’est constitué une communauté de 350.000 clients et dont la plateforme technologique en open banking peut accueillir des offres de prestataires tiers. L’objectif est alors d’utiliser la plateforme pour en faire l’outil de souscription 100% digital des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires, et de lancer en parallèle la marque Fidor en France.

Vente à la découpe

Mais très vite, le groupe déchante. Il doit recapitaliser de 89 millions d’euros Fidor, qui a enregistré de lourdes pertes sur un portefeuille de titrisations. Le lancement de l’activité en France, sans cesse repoussé, est finalement abandonné, et la fintech n’est plus présentée que comme un laboratoire d’innovations. Devenu patron de BPCE, Laurent Mignon décide rapidement de tirer un trait sur l’aventure, considérant que l’offre en ligne du groupe doit être portée par les banques et caisses régionales, et non par une entité séparée. Entre le prix d’achat et la recapitalisation, le prix de revient de Fidor atteint déjà 230 millions d’euros en 2018, expliquent à l'époque des sources proches du dossier.

La vente est lancée fin 2018. Faute de trouver preneur en bloc, Fidor est vendu à la découpe. Sa plateforme BtoB est cédée à Sopra Banking Software. Le fonds américain Ripplewood accepte, lui, en 2020, de reprendre les activités aux particuliers, mais la transaction n’ira pas à son terme pour des raisons réglementaires. D’où la liquidation pure et simple annoncée en ce mois de février.

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