
Volkswagen va devoir redoubler d’efforts pour emporter Scania
Volkswagen (VW) essuie un revers dans son OPA sur Scania. Les administrateurs indépendants du groupe de poids lourds doutent du bien-fondé d’une offre de rachat des minoritaires pour 6,7 milliards d’euros. Nommé par le conseil d’administration du groupe suédois, le comité indépendant a en effet jugé hier que le prix unitaire de 200 couronnes par action «ne reflète pas les perspectives à long terme» de Scania, son excellence technologique et les synergies potentielles attendues.
Il conseille donc aux actionnaires minoritaires de s’abstenir d’apporter leurs titres à l’offre ouverte depuis lundi et jusqu’au 25 avril. L’action Scania a cédé hier 2,1% à 191,8 couronnes sur la Bourse de Stockholm, le titre VW grappillant 0,4% à 176,2 euros.
Le constructeur allemand, qui contrôle déjà avec sa filiale MAN 62,6% du capital et 89,2% des droits de vote de Scania, avait indiqué que cette intégration totale aboutirait à des synergies annuelles d’au minimum 650 millions d’euros et qu’il faudrait au moins dix ans pour en extraire le plein potentiel. Le comité indépendant, qui comprend un membre de la famille Wallenberg et des représentants syndicaux, a jugé cet échéancier «prudent». Grâce aux «investissements significatifs» réalisés pour lancer de nouveaux modèles, Scania table en outre sur une hausse de rentabilité d’exploitation au cours des prochaines années par rapport au niveau de 9,7% atteint en 2013.
Les analystes de Kepler-Cheuvreux, qui anticipent des synergies annuelles de 663 millions d’euros découlant d’une coopération plus poussée entre les deux groupes, jugent que VW «dispose d’une marge de manœuvre supplémentaire pour conclure une transaction qui soit encore créatrice de valeur pour ses actionnaires». L’Association des actionnaires suédois, qui représente plusieurs milliers d’investisseurs particuliers, a de son côté annoncé qu’elle examinerait le rapport du comité indépendant avant de se prononcer, ajoutant qu’elle espérait une nouvelle offre de VW.
Cela n’en prend pas le chemin, le groupe allemand ayant estimé que son offre actuelle «constitue une opération très attrayante et équilibrée». Il réitère également sa volonté de mener à bien son projet à la condition expresse d’obtenir 90% du capital de Scania, seuil nécessaire pour déclencher un processus de vente forcée des minoritaires permettant un retrait ultérieur de la cote.
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