Vector ne soutient pas le nouveau plan stratégique de Technicolor

Le premier actionnaire s’est abstenu lors du vote en conseil. Selon le directeur général, les résultats 2014 plaident pour un maintien en l'état du modèle.
Olivier Pinaud

La présentation hier du nouveau plan stratégique de Technicolor, «Drive 2020», qui prend sans rupture majeure la succession d’«Amplify 2015», n’a pas réchauffé l’ambiance au sein du conseil d’administration du groupe de technologies audiovisuelles. Les deux administrateurs de Vector, le premier actionnaire de Technicolor avec 12,69% du capital, se sont abstenus lors du vote du plan. Pas de quoi empêcher la mise en œuvre de «Drive 2020», sur lequel Frédéric Rose, le directeur général, et ses équipes planchent depuis septembre dernier, mais une nouvelle illustration des divergences au sommet de l’entreprise.

«Si Technicolor n’avait pas amélioré ses résultats (128 millions d’euros de bénéfice net), s’il n’avait pas repris le versement du dividende comme cette année (0,05 euro), une première depuis 2006, s’il ne générait pas de cash (230 millions), il faudrait changer. Mais tous ces indicateurs montrent que notre modèle économique fonctionne», plaide Frédéric Rose. «Avec environ 13% du capital, on peut exposer sa position mais en aucun cas l’imposer», insiste le directeur général, persuadé avec les autres membres du conseil d’administration que la proposition de Vector de scinder Technicolor «ne peut pas constituer un projet d’entreprise». Selon lui, la division de brevets, sur laquelle Vector souhaiterait concentrer le groupe à l’image des patent trolls américains, se nourrit des activités opérationnelles dans les décodeurs ou les solutions vidéos, et inversement. Au contraire, pour le fonds d’investissement américain, une scission permettrait d’optimiser la valeur des différents métiers.

Le dialogue de sourds entre les deux parties risque donc de durer encore quelques mois, le temps pour la justice de trancher les procédures croisées lancées par les deux camps. Avant cela, Frédéric Rose et le conseil d’administration sont bien décidés à aller de l’avant. La date de l’assemblée générale 2015 a été avancée au 9 avril au lieu du 21 mai, initialement programmé. «Tout est fait pour limiter la réflexion des actionnaires sur la solution alternative au projet de la direction», lance un proche de Vector. Cette AG est loin d’être anecdotique pour le fonds. Les mandats d’Alexander Slusky et de David Fishman, les deux représentants de Vector au conseil d’administration, arrivent justement à échéance à l’AG 2015.

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