Valeant se relance avec le rachat de Salix

Le canadien a mis un milliard de dollars de plus sur la table afin d’emporter son rival américain. Il ne fera plus appel au marché obligataire.
Antoine Duroyon

Dans la bataille des multinationales de la pharmacie, Valeant a terrassé Endo. Le groupe pharmaceutique canadien a évincé son rival basé en Irlande dans la course au rachat de l’américain Salix après avoir relevé son offre d’un milliard de dollars. Lundi, Valeant a fini par offrir 173 dollars par action en numéraire, valorisant le spécialiste des traitements gastro-intestinaux à 10,96 milliards de dollars au total, alors que le groupe avait proposé le mois dernier 158 dollars par action.

De son côté, Endo avait lancé une contre-offre la semaine dernière en mettant sur la table une proposition en numéraire et en titres qui s'établissait à 175 dollars par action. Au cours de clôture de vendredi, cette offre représentait 172,56 dollars par action. Une heure après la diffusion de l’offre révisée de Valeant, Endo a préféré battre en retraite. Dans un communiqué, le spécialiste des antalgiques a fait savoir que tout en étant déçu de perdre l’opportunité de pouvoir reprendre Salix, il avait d’autres cibles potentielles dans le viseur et des projets de recherche et développement sur lesquels se concentrer.

Pour Valeant, c’est enfin l’heure du succès. Le groupe s'était lancé ces derniers mois à l’assaut d’Allergan, le fabricant du Botox. En vain, puisqu’Actavis a fini par emporter cette cible si convoitée. Le directeur général de Valeant, Mike Pearson, qui a bataillé pour le rachat de Salix contre son ancien protégé Rajiv De Silva, désormais directeur général d’Endo, veut aller vite. La date de finalisation de la transaction a été fixée au 1er avril, faute de quoi le prix de l’offre retombera à 158 dollars par action. Outre ce bouclage rapide, Mike Pearson estime que la nature même de l’offre (100% en numéraire) élimine «le risque qui pourrait provenir d’autres offres non cash». De son côté, Salix a relevé la commission de dédit (break fee) de 100 millions de dollars à 450 millions.

Reste désormais pour Valeant à assurer le financement de l’opération. Le groupe a indiqué qu’il n'émettrait pas davantage de dette, une semaine après avoir fait appel au marché obligataire. Selon le Financial Times, le groupe pourrait se tourner vers ses deux principaux investisseurs - les gérants alternatifs Bill Ackman et Jeff Ubben - afin de pouvoir assumer la rallonge consentie lundi.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...