Unilever va rendre indépendante sa branche margarines d’ici à la mi-2015

Le groupe anglo-néerlandais veut accélérer le redressement de cette activité dont les ventes sont en baisse constante depuis près de deux ans.
Yves-Marc Le Réour

Unilever poursuit son recentrage. A l’occasion de sa journée consacrée aux investisseurs, le groupe anglo-néerlandais a annoncé hier qu’il comptait rendre indépendante sa branche spécialisée dans les margarines et les pâtes à tartiner en Europe et en Amérique du nord. La séparation de cette activité, qui s’appellera à l’avenir ‘Unilever Baking, Cooking and Spreading’, «sera effective d’ici à la mi-2015», a précisé le directeur financier Jean-Marc Huët.

La nouvelle filiale, dont les ventes s’élèveront à 2,5 milliards d’euros (marques Fruit d’Or ou Planta Fin en France), soit environ 5% du chiffre d’affaires global d’Unilever, aura sa propre équipe de direction et des états financiers dédiés, ce qui devrait réduire les processus de décision et faciliter le redressement de l’activité.

Si Unilever est le premier fabricant mondial de pâtes à tartiner avec plus de 30% du marché selon les chiffres d’Euromonitor, la baisse du prix de la margarine a entraîné un recul des ventes de cette branche au cours des deux dernières années. On constate d’ailleurs une désaffection des consommateurs américains envers ce produit, accompagnée d’un retour en grâce du beurre dont la consommation par habitant est au plus haut outre-Atlantique depuis la fin des années 60. Les ventes de margarines ont globalement baissé de 3,2% sur les neuf premiers mois de 2014, après un recul de 3,1% l’an dernier qui faisait suite à une progression modeste de 0,9% en 2012.

La stabilisation de cette division, valorisée entre 6 et 10 milliards d’euros par les analystes, constitue actuellement la «priorité numéro un» du groupe, devant la poursuite de sa croissance dans les produits d’entretien de la maison. Bien que celui-ci ait indiqué qu’il ne prévoyait pas de céder ou de scinder formellement son activité de margarines, celle-ci «ne fait plus partie des actifs stratégiques d’Unilever, ce qui est une bonne nouvelle», juge Andrew Wood, analyste chez Sanford Bernstein.

Le groupe s’est déjà désengagé de plusieurs activités à faible croissance dans le secteur alimentaire, principalement aux Etats-Unis. Il a notamment annoncé en mai dernier la vente de ses marques de sauces pour pâtes ‘Ragu’ et ‘Bertolli’ au groupe nippon Mizkan pour 1,6 milliard d’euros. Après avoir gagné initialement plus de 3% à Londres, l’action Unilever a terminé quasiment stable à 2.680 pence.

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