Une erreur comptable pousse Tesco à lancer un nouvel avertissement

Le distributeur britannique a ouvert une enquête après une probable surévaluation des chiffres du premier semestre
Bruno de Roulhac

Nouveau coup dur pour Tesco. Le premier distributeur britannique a lancé un nouvel avertissement sur ses résultats 2014-2015, le troisième en l’espace de trois mois. Pire, le groupe invoque maintenant une erreur comptable. L’objectif de bénéfice opérationnel sur le premier semestre clos le 23 août a été surévalué de 250 millions de livres, en raison de l’anticipation de revenus commerciaux et du report de la comptabilisation de certains coûts.

Désormais, Tesco table sur un bénéfice opérationnel de 850 millions de livres, contre 1,1 milliard précédemment. Soit pratiquement la moitié du montan de 1,6 milliard de livres dégagé un an plus tôt.

Fin août, Tesco avait prévenu le marché que son bénéfice d’exploitation 2015 tomberait autour de 2,4 à 2,5 milliards de livres, contre 3,3 milliards l’année précédente. Hier, le consensus Bloomberg était encore à 2,6 milliards.

Compte tenu de cet incident découvert lors de la finalisation des comptes, Dave Lewis, le nouveau directeur général de Tesco, qui a pris ses fonctions début septembre avec un mois d’avance, a décidé de retarder la publication des comptes intérimaires du 1er au 23 octobre. Par ailleurs, il a demandé à quatre collaborateurs de se remettre en retrait le temps de l’enquête, sans les sanctionner pour le moment, expliquant qu’il était trop tôt pour parler d’une éventuelle fraude. Chris Bush, qui dirige l’activité au Royaume-Uni depuis janvier 2013, en ferait partie. Tesco s’est refusé à tout commentaire, mais vient de nommer le patron du multicanal, Robin Terrel, à ce poste. Seraient également concernés, le directeur financier pour le Royaume-Uni, et deux directeurs commerciaux. «Nous prendrons des mesures fortes dès que les résultats de l’enquête seront connus», a assuré Dave Lewis.

Le conseil de Tesco a demandé à Deloitte de mener une expertise indépendante, en étroite collaboration avec le cabinet Freshfields, conseiller juridique du distributeur.

Déjà en pleine tourmente, le titre Tesco a cédé hier 11,59% à 203 pence, cédant 39% depuis le début de l’année et 46% sur un an. De fait la confiance ne semble pas près de revenir sur le distributeur qui peine déjà à faire face à la concurrence du hard discount. Cette annonce «signifie que la performance, déjà extrêmement faible, est en réalité beaucoup plus faible que prévu», note un analyste.

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