
Une bataille pour la reprise des grands magasins Kaufhof se prépare
La cession des grands magasins Kaufhof, propriété du distributeur allemand Metro, se précise. Signa, la holding du magnat immobilier autrichien, René Benko, aurait déposé une offre de 2,9 milliard d’euros, étudiée lors du dernier conseil de surveillance de Metro début mai, selon le Handelsbatt. Manager Magazin évoque pour sa part un prix de 2,7 milliards d’euros. Parallèlement des discussions se poursuivent avec le distributeur canadien Hudson’s Bay (HBC), qui n’aurait toutefois pas encore déposé d’offre, selon Reuters. Pour l’heure, Metro s’est contenté de déclarer que «diverses discussions étaient en cours» pour la cession de Kaufhof.
La bataille pourrait être rude, alors que Kepler Cheuvreux évalue la valeur stratégique de Metro entre 3 et 3,4 milliards d’euros. Les potentiels acquéreurs sont particulièrement intéressés par le patrimoine immobilier de Kaufhof, qui possède 56 des 137 magasins exploités (120 en Allemagne et 16 en Belgique sous la marque Galeria Inno). Un portefeuille évalué à 1,35 milliard d’euros, selon Bloomberg. «Nous pensons que Metro va essayer d’obtenir une valorisation supérieure à 3 milliards d’euros, étant donné la stable et saine rentabilité de l’activité avec une marge d’exploitation (Ebit) de 6,2% l’an dernier», ajoute Kepler Cheuvreux. Kaufhof a dégagé sur l’exercice 2013-2014, 3,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+0,5%) pour 193 millions de résultat d’exploitation (-10%).
Metro avait déjà annoncé sa volonté de se concentrer sur le développement de ses activités de cash and carry et d’électronique grand public (Saturn et Media Markt), étant prêt à céder Kaufhof si un juste prix était offert. Aussi, les rumeurs de rachat bruissent depuis de nombreux mois. René Benko aurait déjà offert 2,4 milliards d’euros en 2011 pour Kaufhof, avant que Metro ne renonce, provisoirement, à le vendre.
Signa a repris l’été dernier les grands magasins allemands Karstadt, en pleine crise après avoir échappé de peu à la faillite, et s’attaque à leur redressement. Alors que le modèle traditionnel des grands magasins ne fonctionne plus face à la montée des centres commerciaux et de la vente sur Internet, Signa pourrait trouver des synergies entre les deux chaînes historiques allemandes pour leur donner un nouveau départ.
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