Un rapport britannique veut la tête des plans d’intéressement des dirigeants

La commission économique de la chambre des Communes réclame la suppression du système des long-term incentive plans.
Olivier Pinaud

Ouvert l’an dernier par le Livre vert publié par le gouvernement de Theresa May, le débat reste vif outre-Manche sur le niveau de rémunération des grandes entreprises britanniques. La commission économique de la chambre des Communes a fait entendre sa voix hier en publiant un imposant rapport sur la gouvernance, dans lequel les rémunérations occupent de nombreuses pages. Les parlementaires «reconnaissent que diriger une grande entreprise est très prenant et exige un important niveau d’engagement et de compétences» et que cela «doit être rémunéré en conséquence». Mais selon eux, «les rémunérations ont atteint de tels niveaux qu’il est impossible de faire le lien entre rétributions et performance» de l’entreprise.

La commission économique cible tout particulièrement les long-term incentive plans (LTIP), les programmes d’attribution d’actions qui s’ajoutent aux rémunérations annuelles. «Les LTIP ont été créés pour lier la rémunération à la performance, dans une perspective de long terme, avec une série d’outils de mesures de différents aspects de la performance», expliquent-ils. Mais selon eux, outre les critiques soulevées par la pertinence de ces outils de mesure, ceux-ci ajoutent de «l’imprévisibilité et des complexités lors des discussions sur les rémunérations», jusqu’au sein des comités des conseils d’administration.

Certaines personnes auditionnées par la commission de la chambre des Communes ont fait remarquer que ces LTIP permettent d’éviter d’avoir à publier un chiffre précis dont l’ampleur aurait de grandes chances de le rendre inacceptable par les actionnaires ou l’opinion publique. Les LTIP pourraient même, dans certains cas, avoir des effets pervers sur la gouvernance de l’entreprise, certains dirigeants pouvant être tentés d’ajuster leurs décisions pour influencer sur le cours de Bourse au moment où les actions doivent être perçues.

Dans ces conditions, les parlementaires proposent une suppression pure et simple des LTIP «le plus tôt possible». «Aucun nouveau LTIP ne devrait être agréé dès 2018 et les accords actuels ne devraient pas être renouvelés», appuie la commission. Elle recommande ainsi que le Financial Reporting Council amende le code de gouvernance pour privilégier un système de stock-options différées, beaucoup plus simple et transparente selon elle.

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