Un rachat de Syngenta par Monsanto créerait un effet de dominos

Pour réduire le risque de blocage concurrentiel, le groupe américain se dit prêt à vendre de nombreux actifs. Les candidats aux rachats ne manquent pas.
Olivier Pinaud
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La seconde approche de Monsanto n’a pas impressionné Syngenta. La direction du groupe d’agrochimie suisse a indiqué hier avoir rejeté la nouvelle proposition de rachat émise par son concurrent américain. Selon elle, Monsanto n’a pas fait d’efforts suffisants, qu’il s’agisse du prix proposé ou des questions de régulation. Le groupe américain a maintenu sa proposition financière à 45 milliards de dollars, dont 45% payés en numéraire. Il a simplement consenti à inclure une indemnité de rupture de 2 milliards de dollars en cas de veto des autorités de la concurrence.

Mais cette break-up fee est «totalement insuffisante», a tranché Syngenta face au risque d’opposition des autorités de la concurrence. Les analystes de JPMorgan estiment que 15% à 20% du chiffre d’affaires de Syngenta sont potentiellement à risque. Selon Bloomberg, la direction du groupe envisagerait d’engager des discussions à condition d’obtenir une clause de dédommagement représentant 10% du montant de l’opération.

En intégrant Syngenta, Monsanto occuperait une position dominante dans les semences. Il contrôlerait ainsi 41% du marché américain des semences de maïs, devant Dupont (Pioneer) avec 35%. Au Brésil et en Argentine, son poids oscillerait entre 50% et 60%. Dans le soja, la part du groupe fusionné dépasserait également les 40%. Elle serait en revanche un peu moins élevée dans les semences de légumes, avec 27% du marché mondial devant Vilmorin (13%) et Bayer (8%). Assurant vouloir élaborer une offre de rachat «facile à mettre en œuvre», Monsanto a déjà indiqué qu’il serait prêt à vendre l’ensemble des activités de Syngenta dans les semences classiques et transgéniques, ainsi que certains actifs dans la chimie.

S’il devait aboutir, «ce rapprochement provoquerait une réorganisation majeure du secteur», indiquent les analystes de la Société Générale selon lesquels Dupont, Dow ou Bayer étudieraient les activités mises en vente. Le français Vilmorin a également reconnu qu’il pourrait se porter candidat sur certains actifs de semences. Il disposerait pour cela d’une enveloppe de financements de l’ordre de 500 millions d’euros qui lui permettrait, sur la base des derniers multiples d’acquisitions payés dans le secteur, de racheter environ 300 millions d’euros de chiffre d’affaires.

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