Un rachat de SFR par Numericable a la préférence du marché

Vivendi, qui présente ses résultats ce matin, a confirmé une approche du câblo-opérateur. La fusion lui donnerait une nouvelle force de frappe
Olivier Pinaud

Le sujet risque de monopoliser une grande partie de la présentation ce matin des résultats annuels de Vivendi. Le groupe a confirmé hier avoir «été approché par Altice en vue d’un rapprochement entre SFR et Numericable». Si aucune offre formelle n’a été déposée, les grandes lignes des discussions sont connues. «Vivendi recevrait 11 milliards d’euros en numéraire plus une partie payée en actions nouvelles Numericable», indique à L’Agefi un proche du dossier.

Cela donnerait au groupe de médias une participation d’environ 30% dans l’entité fusionnée SFR-Numericable. 50% serait détenu par Altice, la structure de tête de Numericable. Le solde serait coté à la Bourse de Paris.

Pour financer la partie en numéraire, Numericable lèverait environ 8 milliards d’euros. «Cela ne ressemblerait pas pour autant à un LBO», tempère un proche de Numericable, selon lequel «la dette nette représenterait trois fois l’Ebitda de l’entité fusionnée au moment de sa création», en tenant compte des synergies et de l’effet positif de l’accord de partage de réseaux conclu entre SFR et Bouygues Telecom. La fusion entre l’opérateur de télécoms et le câblo-opérateur générerait d’importantes synergies, jusqu’à 6 milliards d’euros, selon des sources proches du dossier. Un chiffre élevé, supérieur aux estimations actuelles des analystes.

Dans le scénario d’une mise en Bourse de SFR, également étudié par Vivendi, «l’opérateur porterait une dette de l’ordre de 6 milliards d’euros, soit 2,5 fois l’Ebitda estimé pour 2014», selon une source financière. L’écart de levier ne serait donc pas immense. Le marché plébiscite en tout cas l’option du rachat de SFR plutôt que celui d’une scission en Bourse. Hier, le cours de l’action Vivendi a progressé de 1,99% à 21,25 euros. En vendant SFR, Vivendi se retrouverait «avec une situation de trésorerie nette de 7,5 milliards d’euros contre une dette de 2 à 3 milliards en cas de scission», indique Natixis. De quoi donner au groupe les moyens de financer sa future stratégie dans les médias, dont les contours restent encore bien flous.

Le cours de Numericable a pour sa part bondi de 6,85% à 31,50 euros, au plus haut depuis sa mise de Bourse, opération qui visait justement à faciliter une offre sur SFR alors que la première tentative de rapprochement entre les deux groupes avait échoué fin 2012 notamment en raison du manque de monnaie d’échange à la disposition de Numericable. L’opération est aujourd’hui à sa portée.

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