Trafigura profite de la volatilité des matières premières

Le courtier en hydrocarbures, métaux et minéraux a augmenté de 39% son bénéfice net au premier semestre et se dit satisfait de sa nouvelle gouvernance.
Olivier Pinaud

La chute des cours du pétrole a représenté une «formidable opportunité» pour Trafigura, s’est félicité hier son co-fondateur et président exécutif Claude Dauphin. Le courtier en matières premières a dégagé au premier semestre de l’exercice 2014-2015 (au 31 mars 2015) un bénéfice net record de 654 millions de dollars, 39% de mieux qu’un an auparavant. Son Ebitda atteint 1,12 milliard de dollars, soit quasiment autant que les 1,3 milliard dégagés pour la totalité de l’exercice 2013-2014.

Sous l’effet de la baisse des cours mondiaux, les revenus encaissés par Trafigura ont certes baissé de 24%, mais le groupe n’ayant que des activités de courtage il profite lui aussi de ces prix dépréciés pour acheter des matières premières, les stocker avant de les revendre à de meilleures conditions. Sa marge brute semestrielle a ainsi bondi de 58%. Domicilié aux Pays-Bas, Trafigura est le numéro trois mondial du courtage de produits pétroliers après Vitol et Glencore. Les hydrocarbures représentent environ les deux tiers des revenus de Trafigura. Ils ont dégagé une marge brute en progression de 80% à un peu plus de 1 milliard de dollars. Le tiers restant de l’activité provient du courtage de métaux et de minéraux. Leur marge brute a atteint 509 millions de dollars, en hausse de 31%, malgré une baisse des volumes en Chine, le premier marché mondial, et des conditions de surproduction pour plusieurs produits, indique le groupe.

Comme dans les années 2008-2009, aux cours desquelles les courtiers avaient dégagé des bénéfices record, cette activité dite de «contango» s’acclimate parfaitement des conditions actuelles de volatilité du prix des matières premières. C’est grâce à celle-ci que Glencore parvient par exemple à se distinguer de ses concurrents purement miniers qui doivent réduire leurs coûts d’extraction pour s’adapter à la baisse des prix de vente.

Trafigura ne donne aucune indication pour la suite de son exercice. mais selon Claude Dauphin, ce premier semestre est le «signe que la gouvernance mise en place l’an dernier, avec la nomination de Jeremy Weir comme directeur général, fonctionne bien». Présent dans le groupe depuis 2001, Jeremy Weir est directeur général depuis mars 2014. Il a repris depuis mai les rênes de la division métaux, à la suite du départ du dirigeant de l’activité.

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