Total se donne les moyens de préserver sa génération de cash-flow

Le pétrolier a déprécié 7,1 milliards de dollars d’actifs sur l’ensemble de l’exercice 2014, dont 6,5 milliards sur le seul quatrième trimestre.
Yves-Marc Le Réour

Face à la division par deux des cours du pétrole en six mois, Total mettra en œuvre tous les moyens dont il dispose pour abaisser son point mort, «mais sans surréagir» pour ne pas compromettre la priorité accordée à la sécurité des opérations et du personnel, a déclaré le nouveau directeur général Patrick Pouyanné en présentant hier les résultats annuels du géant français des hydrocarbures. Ce contrechoc pétrolier représente «un impact négatif d’environ 10 milliards de dollars» (8,8 milliards d’euros), sur le cash flow du groupe.

Après la disparition accidentelle en octobre du PDG Christophe de Margerie, Total a ainsi été confronté à «une double transition managériale et économique», a souligné Patrick Pouyanné.

La prise en compte du nouvel environnement de marché a entraîné une dépréciation d’actifs de 7,1 milliards de dollars après impôts sur l’exercice 2014, dont 6,5 milliards sur le seul quatrième trimestre, «principalement dans les sables bitumineux au Canada, le gaz non conventionnel aux Etats-Unis et le raffinage en Europe». Retraité des effets de stocks et des éléments non récurrents, le bénéfice net annuel ajusté est ressorti en baisse de 10% à 12,8 milliards, réalisé à plus de 80% dans l’amont pétrolier.

Le groupe va encore diminuer d’environ 10% ses investissements industriels cette année, après un repli de 7% à 26,4 milliards en 2014. Avec la baisse des budgets d’exploration et la maîtrise renforcée de ses coûts opérationnels (gel des effectifs dans l’amont, baisse de 15% des effectifs du siège d’ici à 2017…), l’impact positif de ces économies sera de 4 milliards de dollars. Le rythme des cessions d’actifs sera accru d’environ 3 milliards de dollars et la hausse de la production de 8% attendue cette année devrait générer 1,5 milliard de trésorerie supplémentaire, grâce notamment à la nouvelle concession signée à Abou Dhabi pour une durée de quarante ans. Ces mesures, qui auront un effet positif cumulé de 8 milliards de dollars sur sa trésorerie, permettront d’abaisser le point mort du groupe de 40 dollars par baril dès 2015.

Compte tenu de ses perspectives de croissance organique, Total n’a aucun besoin de réaliser une opération de croissance externe et adoptera donc une attitude «pragmatique» dans ce domaine. Il proposera au titre de 2014 une hausse de 2,5% de son dividende par action à 2,44 euros, dont 0,61 euro pourra être payé en titres avec une décote de 10% sur le prix du marché.

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