
Thales s’ouvre de nouvelles voies en cédant son ferroviaire

Thales dit au revoir au marché du ferroviaire. Le groupe de défense et de technologies a annoncé mercredi être entré en négociations exclusives avec Hitachi Rail, filiale du conglomérat japonais Hitachi, pour la cession de son activité ground transportation Systems (GTS), spécialisée dans la signalisation ferroviaire, pour une valeur d’entreprise de 1,66 milliard d’euros. Afin de tenir compte de cette transaction, le groupe a révisé ses objectifs financiers pour l’exercice 2021.
Après ces annonces, l’action Thales a fini en hausse de 0,18% à 87,8 euros. Oddo BHF estime que la cession de GTS ajouterait 0,94 euro par action à sa valorisation de Thales.
Avec près de 9.000 salariés à fin 2020, l’activité GTS de Thales est un spécialiste mondial des systèmes de signalisation ferroviaire et de contrôle des trains, des systèmes de télécommunications et de supervision, ainsi que des solutions de billettique (outil de gestion des titres de transport).
«La clôture de la transaction va nécessiter la dissociation de l’activité dans plusieurs pays et elle est soumise aux conditions habituelles en matière d’autorisations réglementaires et des autorités de concurrence», a prévenu Thales dans un communiqué. La clôture de la transaction devrait intervenir en fin d’année 2022 ou au début de 2023, a ajouté l’industriel.
L’objectif de marge opérationnelle revu à la hausse
Alors que sa division GTS va être traitée comme une activité en cours de cession dans ses états financiers, Thales a mis à jour mercredi ses perspectives pour 2021. Le groupe vise dorénavant un chiffre d’affaires compris entre 15,8 milliards et 16,3 milliards d’euros cette année et une marge opérationnelle (Ebit) comprise entre 9,8% et 10,3%, après 8% en 2020. Thales a par ailleurs confirmé anticiper un ratio prises de commandes sur chiffre d’affaires supérieur à 1 en 2021.
Pour l’année en cours, le groupe prévoyait précédemment de réaliser un chiffre d’affaires compris entre 17,5 et 18 milliards d’euros et un taux de marge d’Ebit compris entre 9,5% et 10%.
Après la finalisation de cette vente, Thales va concentrer ses efforts stratégiques sur trois marchés disposant d’un fort potentiel de croissance sur le long terme : l’aérospatial, la défense et la sécurité, et l’identité et la sécurité numériques. Ces trois activités pourraient représenter, à horizon 2022, respectivement 28%, 53% et 19% du chiffre d’affaires total du groupe. «Ce mouvement permet ainsi au groupe de viser désormais une marge d’Ebit de 12% sur le moyen terme», a souligné Thales.
Un produit de cession prêt à être réinvesti
Par ailleurs, cette transaction renforcera le bilan de Thales et libérera un niveau de trésorerie significatif. «Le produit de cette vente va nous permettre à la fois d’augmenter nos investissements organiques, en matière de R&D, et d’accélérer notre stratégie d’acquisitions», a déclaré Pascal Bouchiat, le directeur financier de Thales, lors d’une conférence avec des journalistes. «Cette puissance de feu nous permettra d'être moins dépendants des conditions de marché pour nous financer et d’agir plus vite si une opportunité de croissance externe se dégage», a ajouté le dirigeant.
Avec un meilleur bilan, Thales serait capable de réaliser des acquisitions de sociétés de «taille plus importante», estime Oddo BHF. L’intermédiaire financier calcule que le groupe disposerait d’une force de frappe de 2,7 milliards d’euros avant d’atteindre un ratio dette nette sur excédent brut d’exploitation de 2,5, après prise en compte du rachat de Gemalto.
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