Stellantis s’éloigne un peu plus de la Chine

Le groupe opte, pour sa marque Jeep, pour le dépôt de bilan de sa filiale conjointe chinoise.
Lionel Garnier
Jeep, véhicules tout terrain
Les ventes de Jeep en Chine ont été divisées par deux l’an dernier.  -  Photo Jeep.

Jeep, la plus ancienne marque étrangère présente en Chine – soit 1984, lorsqu’elle était contrôlée par AMC - ne sera plus produite dans le pays. Au terme d’un long conflit qui n’a cessé de s’envenimer, le constructeur automobile franco-italo-américain a tranché. Stellantis et son partenaire chinois Guangzhou Automobile Co. (GAC) ont engagé lundi le dépôt de bilan de leur coentreprise GAC-FCA.

En juillet dernier, Stellantis et GAC avaient indiqué vouloir effectuer «un arrêt ordonné» de cette structure destinée à développer la marque Jeep en Chine, mais qui a accumulé les pertes ces dernières années. Stellantis avait même déprécié la valeur de cet actif, tirant un trait dès ses résultats du premier semestre sur environ 297 millions d’euros, une décision comptable sans effet sur sa trésorerie.

Voilà des années que les deux entreprises parentes de Stellantis, Peugeot SA et FCA, sont confrontées à des difficultés en Chine, en raison de divergences avec leurs partenaires industriels locaux, ou de moindres investissements pour suivre le rythme de la bascule vers l’électrique.

La naissance de Stellantis, piloté par Carlos Tavares, n’a pas infléchi la trajectoire, loin de là. Depuis quelques mois, l’homme fort de Stellantis manque rarement l’occasion de manifester son mécontentement quant au traitement réservé aux groupes automobiles occidentaux présents sur le premier marché automobile mondial.

En juillet dernier, lors de la présentation des comptes semestriels, il avait jeté un pavé dans la mare en dénonçant l’augmentation au cours des cinq dernières années de «l’influence politique» dans les relations commerciales avec ses partenaires en Chine. En octobre, lors du Mondial de l’Auto à Paris, Carlos Tavares avait déclaré queles constructeurs automobiles chinois devraient être soumis aux mêmes tarifs lorsqu’ils exportent des voitures vers l’Europe que les marques européennes qui exportent vers la Chine. Favorable à une stratégie dite «asset light» en Chine, c’est-à-dire sans usine, il avait indiqué au cours de l’été dernier qu’il ne voyait pas d’impact majeur à long terme de la décision de l’entreprise de mettre fin à la coentreprise avec GAC, dont les performances n’avaient cessé de se dégrader. L’an dernier, les ventes de Jeep avaient été divisées par deux à seulement 20.396 unités. Au premier semestre 2022, Stellantis n’a vendu en Chine, toutes marques confondues, que 49.000 unités soit 1,5% de ses volumes.

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