Solocal risque une nouvelle restructuration de dette en 2014

La dégradation d’un cran de la note du groupe par Moody’s confirme les craintes d’un bris de covenant sur la dette bancaire dès l’an prochain
Alexandre Garabedian

Douze mois après sa dernière restructuration de dette, l’ex-PagesJaunes pourrait bien remettre le couvert. Désormais rebaptisé Solocal, le groupe d’annuaires, concentré sur la publicité locale pour les entreprises et les petits commerçants, a vu sa note dégradée de B3 à Caa1 par Moody’s le 23 décembre. L’agence, qui avait placé la perspective de la note à «négative» après les résultats décevants de la société, a également dégradé la note des 350 millions d’euros d’obligations 2018 de PagesJaunes Finance. Les perspectives restent négatives.

Si la dégradation est assez logique, «la mauvaise surprise est la perspective négative attribuée à une note Caa1, pourtant très basse. Moody’s manifeste clairement son inquiétude à propos de la structure du capital de la société, en clair à propos d’une éventuelle réorganisation du passif de Solocal», relèvent les analystes crédit d’Aurel BGC. Une inquiétude partagée par les investisseurs, puisque l’obligation 2018 cotait à 75% du pair le 24 décembre.

Moody’s a trois préoccupations. L’agence s’interroge sur la capacité du groupe à étendre ou refinancer ses échéances 2015, qui atteignent 1,2 milliard d’euros. Racheté en LBO en 2006 par KKR et Goldman Sachs, le groupe avait fin 2012 repoussé à cet horizon la maturité de sa dette bancaire, à l’occasion d’une restructuration. Moody’s craint aussi une dégradation des performances économiques de Solocal, qui a révisé mi-novembre à la baisse ses perspectives de marges. Enfin, ses analystes pointent du doigt la faible liquidité de l’entreprise, avec 112 millions de trésorerie au 30 septembre, sans compter une ligne renouvelable non tirée de 71 millions.

«En l’absence de toute renégociation de covenant, Moody’s s’attend à ce que le covenant de levier net soit cassé en 2014», conclut l’agence. Les analystes de la Société Générale font le même diagnostic dans leur dernière étude sur Solocal: la société n’a plus de marge de sécurité pour respecter un plafond de dette nette sur marge brute fixé à 3,75 pour 2013 et 2014. «L’entreprise est dans une position très serrée, avec un conflit d’intérêt classique entre les actionnaires, pour qui le scénario idéal serait une relaxation des covenants en échange de pénalités ou de taux d’intérêt plus élevés, et les créanciers, qui soutiennent toute forme de recapitalisation», estiment-ils.

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