Softline vient grossir les rangs du secteur cybersécurité à la Bourse de Londres

La SSII entend lever 400 millions de dollars en se cotant à Londres et à Moscou pour financer des acquisitions ciblées. Elle sera valorisée près de 2 milliards de dollars
Yves-Marc Le Réour

Softline a fait le choix d’une double cotation pour financer une partie de son développement futur. Fondée en 1993 à Moscou par le mathématicien Igor Borovikov, la société de services informatiques (SSII), qui a transféré en 2020 son siège social au Royaume-Uni, a annoncé lundi sa fourchette de prix préalable à son introduction en Bourse (IPO) sur le compartiment principal du London Stock Exchange (LSE), opération qui sera complétée par une cotation secondaire sur la Bourse de Moscou. Les certificats d’actions ordinaires («global depositary receipts» ou GDR) auront un prix unitaire compris entre 7,50 et 10,50 dollars, faisant ressortir une capitalisation boursière initiale de 1,49 milliard à 1,93 milliard de dollars (entre 1,28 et 1,66 milliard d’euros). Le prix final devrait être connu aux alentours du 27 octobre.

Coordonnée par Credit Suisse, JPMorgan et VTB Capital, aidées par Alfa Capital Markets, Citigroup, Gazprombank et Sberbank CIB, l’IPO comprend une augmentation de capital qui doit permettre à l’entreprise de lever environ 400 millions de dollars. En cas d’exercice de l’option de surallocation, certains actionnaires existants cèderont une partie de leur participation à hauteur d’au maximum 15% du nombre total de GDR nouvellement émis. Ces actionnaires sont le fondateur Igor Borovikov, qui contrôle 78,8% du capital, le groupe de private equity Da Vinci, qui a pris voici quatre ans une participation de 20%, ainsi que Zubr Capital, un fonds de capital investissement biélorusse. Le flottant devrait atteindre 25% à l’issue de l’opération.

Des débuts dans la revente de logiciels

«Une introduction en Bourse a toujours fait partie de notre vision pour Softline et nous sommes ravis par l’intérêt marqué que nous avons jusqu’à présent reçu de la part des investisseurs», a commenté le fondateur qui préside le conseil d’administration. La SSII, qui a débuté en revendant des logiciels deux ans après l’éclatement de l’Union soviétique, dispose désormais d’une expertise étendue dans la transformation numérique des entreprises, notamment dans l’informatique en nuage (cloud) et les solutions de cybersécurité. Après s’être financée à trois reprises sur le marché obligataire russe depuis fin 2017, l’entreprise espère accroître sa marge de manœuvre grâce à cette IPO. Les fonds levés serviront principalement à renforcer son internationalisation par le biais d’acquisitions ciblées.

En quatre ans, la part de l’activité de Softline réalisée en Russie est passée de 80% à 60% et le groupe est désormais actif dans 55 pays, en particulier sur les marchés émergents d’Asie-Pacifique, d’Amérique latine, d’Europe orientale ou du Proche-Orient. «La taille globale du secteur des services informatiques dans les régions émergentes s’élève actuellement à 250 milliards de dollars, mais elle devrait atteindre environ 400 milliards de dollars à l’horizon 2030», avance le directeur général, Sergueï Chernovolenko.

Employant près de 6.000 salariés, la société a dégagé un chiffre d’affaires de 1,8 milliard de dollars sur son exercice clos le 31 mars 2021. Si 56% de son activité est récurrente, un peu moins de la moitié (48%) dépend de Microsoft, fournisseur avec lequel elle est en relation d’affaires depuis plus de 25 ans grâce à la signature d’un accord de fourniture de licence à l’échelle mondiale. Bénéficiaire, l’entreprise, qui espère verser son premier dividende en 2023, table sur un taux de distribution d’au moins un quart de son bénéfice net à plus long terme.

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