Sodiaal grossit pour se préparer à la disparition des quotas laitiers en 2015

L’assemblée générale a approuvé l’absorption de 3A Coop hier. Mais la première coopérative laitière française doit accélérer son internationalisation
Olivier Pinaud

L’échéance approche à grands pas. Après trente ans d’existence, le système des quotas laitiers dans l’Union européenne disparaîtra le 1er avril 2015. Une révolution annoncée qui pousse le secteur à se réorganiser et à s’internationaliser afin d’aller chercher de nouveaux débouchés hors d’Europe, notamment en Asie et en Russie, pour écouler la production de lait.

Sodiaal Union, la première coopérative laitière française, et la troisième en Europe, a ainsi finalisé hier, lors d’une assemblée générale extraordinaire, la fusion-absorption de 3A Coop, une coopérative laitière du Sud-Ouest de la France. Le projet avait été annoncé au début de l’été 2013.

Ce rapprochement, couplé à la reprise de Lacopab (Ain et Bugey) et des fromageries de Blâmont (54), donne à Sodiaal un chiffre d’affaires 2013 pro forma de 5 milliards d’euros, contre un peu moins de 4,4 milliards d’euros en 2012. L’excédent brut d’exploitation s’élève à 120 millions d’euros, 33% de plus qu’en 2012, signe du gain de marge apporté par les activités fromagères reprises.

Une taille qui la place tout de même encore loin de ses concurrents du Nord de l’Europe, le néerlandais Friesland Campina et le danois Arla Foods dont les chiffres d’affaires sont quasiment deux fois supérieurs à celui de Sodiaal.

Lors de son élection hier à la présidence de la coopérative laitière, Damien Lacombe a donc réaffirmé devant les sociétaires de Sodiaal la nécessité de poursuivre les efforts d’internationalisation. Une stratégie qui impose de trouver de nouveaux moyens financiers. Financée jusqu’à présent essentiellement par endettement bancaire, à hauteur de 127 millions d’euros fin 2012, la coopérative a fortement diversifié ses ressources en 2013. Elle a ajouté, fin décembre 2013, 20 millions d’euros au placement privé réalisé durant l’été, portant à 50 millions d’euros son stock de dette obligataire.

Par ailleurs, deux contrats de prêt de droit allemand «Schuldscheindarlehen» ont été conclus le 20 décembre 2013 pour un montant de 40 millions d’euros, dont 30 millions à taux variable. Ces prêts visent à financer les besoins généraux et à refinancer son endettement.

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