Sky est mis au défi d’amortir l’inflation des droits du football britannique

Le groupe de télévision prévoit de dégager 200 millions de livres d’économies supplémentaires et songe à relever le prix de ses abonnements.
Antoine Duroyon

Malgré la perte des droits de retransmission de la Ligue des Champions pour la période 2015-2016-2018-2019, décrochés en 2013 par BT pour 897 millions de livres, Sky se renforce sur le terrain du football. Le groupe de télévision payante britannique a accepté de débourser 1,39 milliard de livres par an pour retransmettre 126 matchs de Premier League, le championnat professionel anglais, sur les trois saisons jusqu’en 2019. Un montant en progression de 83% par rapport aux droits versés lors du cycle précédent (760 millions par an pour 116 matchs).

Les analystes de Citi nuancent toutefois le tableau en rappelant que sur une période de six ans, le taux de croissance annuel composé de la base de coûts des droits de la Premier League ressort à 13% pour Sky.

Sky paie plus cher mais va pouvoir relever le niveau de son offre, faisaient remarquer hier les analystes. Avec ses cinq packages, le groupe a obtenu davantage de matchs de prestige : 26 de premier choix (contre 20 la dernière fois) et 31 de second choix. Son rival BT est resté en retrait, avec deux packages empochés pour 320 millions de livres par saison, soit une hausse de 30%.

Selon la direction de Sky, le chèque annuel dépasse de 330 millions de livres les attentes du consensus. Le groupe entend compenser ce dérapage par 200 millions de livres de nouvelles économies. Plus de 100 millions de livres supplémentaires devraient être dégagées grâce à un relèvement du prix des contrats, de l’ordre de 2 livres par mois pour les 5 millions d’abonnés à Sky Sports. «L’exécution des programmes de réduction de coûts par le passé a été bonne, nous pensons donc que Sky peut réaliser 200 millions de livres d’économies», assurent les analystes de Nomura. Le groupe reste d’ailleurs serein et assure coller au consensus d’Ebitda pour 2017 (1,65 milliard de livres).

Cela en vaut-il la peine ? «C’est pour nous la vraie question», écrivent leurs confrères de Citi. «Nous estimons que la proposition de Sky a été suffisamment élargie au cours des dernières années pour que le groupe n’ait pas besoin de faire des dépenses importantes dans le football pour défendre sa plate-forme». Selon Raymond James, l’effort consenti par Sky peut ouvrir une brèche pour BT en termes de parts de marché ou de monétisation.

Nomura imagine de son côté que Sky tente de négocier un accord de gros avec BT avant les prochaines enchères. Un scénario d’autant plus plausible que le courtier table sur une hausse de 40% pour l’échéance à suivre.

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