Siemens, dopé par ses résultats trimestriels, ne dévoilera qu’en mai sa nouvelle stratégie

Joe Kaeser, président du directoire depuis cet été, veut une politique de long terme axée sur les forces du groupe en génie électrique
Bruno de Roulhac

Siemens commence à récolter les fruits de son plan de réduction de coûts de six milliards d’euros sur deux ans. Sur son premier trimestre clos fin décembre, le conglomérat allemand a enregistré une hausse de 15% de son bénéfice d’exploitation à 1,79 milliard d’euros, et de 20% de son bénéfice net à 1,46 milliard, alors que son chiffre d’affaires recule de 1% à 17,3 milliards. La marge opérationnelle passe ainsi de 8,6% à 10,2% en un an, grâce au redressement des divisions énergie et infrastructures. Les nouvelles commandes ont crû de 12% à 20,8 milliards d’euros, soit un carnet record de 102 milliards.

Néanmoins, Siemens estime que ses marchés resteront difficiles cette année et, en particulier, n’anticipe pas de reprise des activités à cycle court avant la fin de l’exercice. Le ratio commande sur chiffre d’affaires devrait néanmoins rester supérieur à 1. Siemens anticipe toujours une hausse d’au moins 15% de son bénéfice net par action par rapport aux 5,08 euros de 2013. D’aucuns jugent ces prévisions conservatrices. Le consensus FactSet attend 6,62 euros, soit un bond de 30%. La marge opérationnelle des secteurs devrait atteindre de 9,5% à 10,5% contre 7,5% en 2013. Le groupe est ainsi en bonne voie pour rattraper son retard de rentabilité par rapport à ses concurrents, comme ABB et General Electric. D’autant qu’ABB a lancé la semaine dernière un avertissement sur ses résultats du quatrième trimestre.

Joe Kaeser a pris la tête du groupe l’été dernier après le limogeage de Peter Löscher consécutif aux deux avertissements de début d’année, et présentera seulement en mai sa stratégie, malgré l’impatience des investisseurs. Devant ses actionnaires réunis hier en AG, Joe Kaeser a précisé qu’il cherche une stratégie à long terme axée sur les forces du groupe en génie électrique et sur le contrôle continu des coûts. «La numérisation devient le facteur déterminant dans l’élaboration de l’avenir presque partout, a-t-il ajouté. Nous voulons nous concentrer dessus et voir comment adapter notre structure».

Par ailleurs, Siemens a décidé de ne plus être coté sur le Nyse sous forme d’ADR. Les négociations sur le marché américain représentaient l’an dernier moins de 5% des volumes dans le monde. Cette radiation permettra une «amélioration significative de l’efficacité et une réduction de la complexité de notre reporting financier», s’est félicité le directeur financier de Siemens.

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