
SFR réclame 2,4 milliards d’euros à Orange

Condamné à une amende record en décembre 2015 par l’Autorité de la concurrence pour un abus de position dominante sur le marché des entreprises, l’opérateur historique Orange fait désormais face à des poursuites de SFR, BT et Verizon qui lui réclament 2,765 milliards d’euros pour le préjudice subi. Orange précise dans son document de référence pour 2016 que SFR demande à lui seul 2,4 milliards d’euros, une information repérée plus tôt par l’hebdomadaire L’Express.
«SFR nous a habitués à des demandes prohibitives dans le passé qui n’ont jamais été suivies d’effet», a déclaré un porte-parole d’Orange à l’agence Reuters, sans apporter d’autres de commentaires. Le groupe public explique dans son rapport annuel 2016 que si «le groupe considère qu’il existe un risque lié à cette réclamation» , il rappelle que «le droit éventuel à réparation de SFR reste subordonné à la caractérisation d’un préjudice réel par SFR correspondant aux pratiques sanctionnées». Il estime ainsi que le niveau des revendications de Verizon et BT, de respectivement 215 et 150 millions d’euros, «n’est pas motivé au regard de leur activité sur le territoire français».
Une amende record
Les trois opérateurs, qui ont assigné Orange devant le tribunal de commerce de Paris, s’appuient sur la condamnation subie par Orange pour avoir freiné dans les années 2000 le développement de la concurrence sur le segment de la clientèle entreprise. Saisie par Bouygues Telecom dès 2008, auquel s’était joint SFR en 2010, l’Autorité de la concurrence avait alors sanctionné l’opérateur historique à hauteur de 350 millions d’euros, sa plus importante amende individuelle. D’après le document de référence d’Orange, SFR réclamait dans un premier temps 512 millions d’euros, avant de revoir à la hausse ses prétentions en avril 2016, les portant à 2,4 milliards d’euros. Le segment des entreprises représente un chiffre d’affaires de près de 10 milliards d’euros par an, soit environ un tiers du marché des télécoms.
Si les litiges entre opérateurs sont communs, le niveau d’indemnisation demandé par SFR est plus rare. L’opérateur est lui-même poursuivi par l’Autorité de la concurrence pour les conditions de son rachat de Numericable en 2014, ce qui l’ouvre, dans les mêmes conditions qu’Orange, à des poursuites de la part de concurrents s’estimant lésés.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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