Seat Pagine Gialle veut effacer l’intégralité de sa dette

Le concurrent italien de Solocal propose à ses créanciers, dont RBS, une conversion en actions. La dette nette atteint 1,4 milliard d’euros
Alexandre Garabedian

Gros pourvoyeur de restructuration de dette en Europe, le secteur des annuaires se montre à la hauteur de sa réputation. Alors que Solocal se retrouve à nouveau dans une situation financière très tendue, son équivalent italien, Seat Pagine Gialle, vient de proposer à ses créanciers la conversion complète de sa dette en capital. Une opération censée enfin remettre à flot la société, dix ans après sa reprise en LBO par un consortium de fonds mené par CVC Capital Partners.

La précédente restructuration de dette datait seulement de mi-2012. Seat PG avait alors repoussé à 2016 ses échéances bancaires. BNP Paribas, UniCredit et RBS figuraient à l’origine parmi les prêteurs, mais le britannique serait depuis seul en piste. La dette obligataire avait été repoussée à janvier 2017, et les créanciers obligataires avaient pris le pouvoir au capital. Mais, quelques mois plus tard, l’entreprise a cessé de payer ses coupons et abandonné son plan stratégique, en raison de l’effondrement des recettes publicitaires en Italie.

A fin 2013, la dette bancaire est attendue à 572 millions (dont 90 millions de ligne renouvelable) et l’encours des obligations à 794 millions, selon les documents communiqués par la société, pour une dette nette totale de 1,4 milliard. Le nouveau plan présenté avant Noël vise à effacer en totalité ces passifs. Le groupe absorbera au passage sa filiale Seat PG Italia, sachant que les mêmes créanciers sont souvent présents dans les deux structures. Les prêteurs bancaires, qui détiennent 43% de la dette de la holding et 40,9% de celle de la filiale, recevront 45,1% du capital de la nouvelle entreprise. Les porteurs de la ligne 2017 auront droit, eux, à 54,65% du capital. Deux autres classes de créanciers, très minoritaires, seront remboursées en numéraire.

Les «PagesJaunes» italiennes espèrent obtenir un accord d’ici au 15 juillet 2014. Le groupe a assorti sa proposition d’un nouveau plan stratégique à 2018, qui vise à poursuivre l’évolution du modèle d’activité vers celui d’agence web et à refondre son offre commerciale classique de publicité papier et en ligne. Il table sur des revenus de 400 millions en 2014, 376 millions en 2015 et 401 millions l’année suivante, avant un rebond à… 550 millions en 2018. Dans le même temps, l’Ebitda (excédent brut d’exploitation), attendu à 30 millions l’an prochain, connaîtrait un creux les deux années suivantes avant de se redresser à 59 millions au terme du plan.

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