
Seat Pagine Gialle veut effacer l’intégralité de sa dette
Gros pourvoyeur de restructuration de dette en Europe, le secteur des annuaires se montre à la hauteur de sa réputation. Alors que Solocal se retrouve à nouveau dans une situation financière très tendue, son équivalent italien, Seat Pagine Gialle, vient de proposer à ses créanciers la conversion complète de sa dette en capital. Une opération censée enfin remettre à flot la société, dix ans après sa reprise en LBO par un consortium de fonds mené par CVC Capital Partners.
La précédente restructuration de dette datait seulement de mi-2012. Seat PG avait alors repoussé à 2016 ses échéances bancaires. BNP Paribas, UniCredit et RBS figuraient à l’origine parmi les prêteurs, mais le britannique serait depuis seul en piste. La dette obligataire avait été repoussée à janvier 2017, et les créanciers obligataires avaient pris le pouvoir au capital. Mais, quelques mois plus tard, l’entreprise a cessé de payer ses coupons et abandonné son plan stratégique, en raison de l’effondrement des recettes publicitaires en Italie.
A fin 2013, la dette bancaire est attendue à 572 millions (dont 90 millions de ligne renouvelable) et l’encours des obligations à 794 millions, selon les documents communiqués par la société, pour une dette nette totale de 1,4 milliard. Le nouveau plan présenté avant Noël vise à effacer en totalité ces passifs. Le groupe absorbera au passage sa filiale Seat PG Italia, sachant que les mêmes créanciers sont souvent présents dans les deux structures. Les prêteurs bancaires, qui détiennent 43% de la dette de la holding et 40,9% de celle de la filiale, recevront 45,1% du capital de la nouvelle entreprise. Les porteurs de la ligne 2017 auront droit, eux, à 54,65% du capital. Deux autres classes de créanciers, très minoritaires, seront remboursées en numéraire.
Les «PagesJaunes» italiennes espèrent obtenir un accord d’ici au 15 juillet 2014. Le groupe a assorti sa proposition d’un nouveau plan stratégique à 2018, qui vise à poursuivre l’évolution du modèle d’activité vers celui d’agence web et à refondre son offre commerciale classique de publicité papier et en ligne. Il table sur des revenus de 400 millions en 2014, 376 millions en 2015 et 401 millions l’année suivante, avant un rebond à… 550 millions en 2018. Dans le même temps, l’Ebitda (excédent brut d’exploitation), attendu à 30 millions l’an prochain, connaîtrait un creux les deux années suivantes avant de se redresser à 59 millions au terme du plan.
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Voitures électriques : un coup de pouce de 1 000 euros pour les modèles à batteries « made in Europe »
Paris - Les acheteurs de certaines voitures électriques pourront, à partir du 1er octobre, recevoir un bonus supplémentaire de 1.000 euros si elles sont dotées de batteries européennes, un coup de pouce annoncé lundi par le gouvernement qui doit aussi soutenir les fabricants européens de batteries face à la concurrence chinoise. Cette «prime complémentaire exceptionnelle», annoncée avant la chute attendue du gouvernement de François Bayrou, porte le montant du bonus écologique à 5.200 euros au maximum. Elle sera réservée à l’achat d’une voiture équipée d’une batterie européenne, ont indiqué dans un communiqué les ministres de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et de l’Industrie Marc Ferracci. «Avec cette augmentation de 1.000 euros du bonus écologique, nous valorisons les véhicules électriques dont les batteries sont produites en Europe et dont la fabrication émet moins de gaz à effet de serre, a souligné Mme Pannier-Runacher. C’est une mesure gagnant-gagnant pour le pouvoir d’achat, le climat et l’industrie.» Après de fortes baisses ces dernières années, et surtout la suppression de la prime à la casse, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique avait été revalorisé le 1er juillet de 200 à 1.200 euros selon les revenus, pour atteindre une aide d’environ 4.200 euros pour les ménages les moins riches. La liste des véhicules éligibles sera publiée «dans les prochains jours» sur le site de l’agence française de la transition écologique, l’Ademe. «Signal clair aux constructeurs» Cette «mesure emblématique» permet de «concrétiser la préférence européenne» «face à une forte concurrence internationale» et «d’envoyer un signal clair aux constructeurs automobiles pour qu’ils se fournissent auprès d’usines européennes de batteries», a expliqué le cabinet de M. Ferracci à l’AFP. Comme le bonus écologique, cette prime ne dépendra pas du budget de l'État, en quête d'économies, mais sera financée par des certificats d'économie d'énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d'énergie. Selon Bercy, plus de 850.000 bonus écologiques ont été attribués pour l’achat d’une voiture électrique depuis 2020, représentant un soutien de près de 5 milliards d’euros. Pour Benoit Lemaignan, cofondateur du fabricant de batteries français Verkor, ce coup de pouce «récompense ceux qui font l’effort» de produire en Europe, «dans une approche circulaire», a-t-il déclaré à l’AFP. C’est un «signal positif» qui va «mettre en cohérence le consommateur, le citoyen et le salarié», juge le dirigeant dont les batteries équiperont les prochaines Renault Alpine. L’annonce du gouvernement, qui vise également "à soutenir l’emploi industriel sur [le] continent» européen, d’après le communiqué, survient à quatre jours d’une réunion à Bruxelles sur l’avenir de l’industrie automobile européenne, alors que le secteur se divise sur l’objectif de 100% de véhicules électriques pour les voitures neuves vendues dans l’Union européenne (UE) à partir de 2035. Depuis plusieurs mois, certains constructeurs automobiles (BMW, Mercedes-Benz), confrontés au frein des ventes de modèles électriques, à la concurrence chinoise, aux droits de douane américains et à la chute des bénéfices mondiaux, remettent en cause l’interdiction d’ici dix ans de la vente de voitures neuves à essence ou diesel, hybrides comprises au sein de l’UE. Ils ont été rejoints ce week-end par l’Italien Antonio Filosa, patron de Stellantis (Peugeot, Fiat, Jeep), quatrième constructeur automobile mondial. Les trois groupes prônent une transition plus flexible et diversifiée dans les types de motorisation pour préserver l’industrie automobile européenne. Au contraire, plus de 150 entreprises - constructeurs de véhicules électriques, fabricants de batteries ou opérateurs de recharge - ont appelé lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à «ne pas reculer». Elles plaident pour le développement de la production de batteries made in UE et pour des incitations à l’achat de véhicules électriques «intelligentes et cohérentes entre les États membres». Julie COSTE © Agence France-Presse