
Saur ne voit aucun signe de ralentissement de sa croissance

Indicateurs au vert pour Saur. Le fournisseur de services de gestion d’eau vise toujours une croissance à deux chiffres de ses revenus en 2022, après une progression de 14,4% (+10,1% en organique) au premier semestre, et pourrait ainsi flirter avec les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. «Une belle performance au regard d’une base de comparaison élevée, précise à L’Agefi Albin Jacquemont, le directeur financier de Saur. Cette tendance devrait se maintenir, avec une croissance organique qui ne marque pas de signe de ralentissement.»
Toutefois, Saur a revu à la baisse ses objectifs de rentabilité, tablant sur un Ebitda «stable ou en croissance modérée» au lieu d’une «croissance rentable», anticipée auparavant. Au premier semestre, l’Ebitda a seulement progressé de 3,3%, à 116 millions d’euros, soit une marge de 12,9%, contre 14,2% un an plus tôt. «Malgré l’augmentation des coûts de l’énergie, qui n’est pas immédiatement répercutée dans nos tarifs, mais aussi des coûts des métaux et des consommables, notre Ebitda a progressé, relève Albin Jacquemont. Nous anticipons un Ebitda comparable à celui de l’an dernier ou en légère croissance.» En 2021, Saur a dégagé 245 millions d’euros d’Ebitda.
Le groupe est relativement bien protégé contre la flambée des prix de l’énergie. «En France, toute nos dépenses d’énergie de 2022 ont été acquises l’an dernier, et nous sommes presque entièrement couverts pour 2023, poursuit Albin Jacquemont. Pour la péninsule ibérique, nous n’avions acquis en 2021 que la moitié de nos besoins pour cette année. Les prix d’acquisition plus élevés au premier semestre expliquent la révision de nos perspectives 2022.»
En outre, la pénurie de main-d’œuvre pèse sur le secteur. «Nous avons des postes à pourvoir dans tous nos métiers. Aussi, nous investissons fortement dans le recrutement, notamment en proposant des CDI sans période d’essai, et des primes de cooptation», explique Albin Jacquemont.
Gain de parts de marché dans l’eau en France
L’eau industrielle constitue un segment stratégique pour Saur. Après deux acquisitions au premier semestre – la division européenne Mobile Water Services de Veolia, pour 190 millions d’euros, et l’américain Aqua-Chem –, «notre division Industrial Solutions Services devrait peser plus de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année, contre 20 millions trois ans plus tôt», précise Albin Jacquemont. Sur le semestre, le chiffre d’affaires de cette division a doublé, avec une croissance organique de 51%. «Dans ce marché en forte croissance, les technologies qui émergent peuvent aussi être utilisées dans l’eau municipale. Notre portefeuille couvre désormais l’ensemble du cycle de l’eau, mais nous saurons aussi saisir toutes les opportunités», poursuit le directeur financier de Saur.
Le groupe se félicite de continuer à gagner des parts de marché. «Nous avons enregistré une croissance organique de 6,2% au premier semestre dans l’eau en France, avec notamment le gain du marché d’eau potable de Saint-Etienne, et nous allons continuer à croître sur notre marché domestique», promet Albin Jacquemont. A l’international, Saur se concentre sur les marchés où il a une taille suffisante. Le groupe vient de sortir de Colombie, mais s’est renforcé en Arabie saoudite. «Nous ne quitterons pas d’autres pays, et regardons des développements au Moyen-Orient, dans la péninsule ibérique, dans les Balkans, en Amérique du Nord et en Asie», ajoute Albin Jacquemont.
Saur confirme son ambition de devenir le champion de la transition hydrique d’ici à 2030, en lien avec sa raison d’être : «redonner à l’eau la valeur qu’elle mérite». Face à la nécessité de préserver l’eau et de lutter contre le stress hydrique, Saur promeut des comportements vertueux, comme la réduction de la consommation, la lutte contre les fuites du réseau, la réutilisation des eaux usées – notamment pour la production maraîchère – et l’amélioration du captage des eaux fluviales. «Nous voulons aussi améliorer le rendement du réseau d’eau, précise le directeur financier de Saur. C’est pourquoi nous investissons dans les technologies et consolidons notre écosystème de partenaires.»
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