Ryanair envisage de mettre en place une offre transatlantique à bas coût

Le coût de démarrage de ces vols long-courriers s’élèverait à environ 50 millions de livres, indique le directeur général Michael O’Leary
Yves-Marc Le Reour

Les ambitions de Ryanair ne se limitent plus à l’Europe. Dans une interview accordée hier à Bloomberg, son emblématique directeur général Michael O’Leary envisage la mise en place d’une offre de transport à bas prix au départ de quelques grandes métropoles européennes et à destination d’une dizaine de villes américaines situées sur la côte Est et la côte Ouest du pays. La nouvelle compagnie qui serait ainsi créée exploiterait des vols sous sa propre marque ; elle proposerait une classe affaires à l’image de ce que fait Virgin Atlantic, mais à partir d’une base de coûts plus faible, explique le dirigeant.

Le développement de vols long-courriers constituerait pour Ryanair une alternative au rachat avorté d’Aer Lingus, sachant que la première ne compte pas céder, faute d’acheteurs, les 30% qu’elle détient toujours dans la compagnie nationale irlandaise. En excluant les charges d’exploitation de la flotte, le dirigeant chiffre à environ 50 millions de livres (59 millions d’euros) les coûts de démarrage de cette activité transatlantique. «Nous attendons un retournement à la baisse du prix des appareils long-courriers» pour réaliser ce projet, précise Michael O’Leary.

Le directeur général, qui n’entend pas abandonner les rênes de Ryanair au cours des cinq prochaines années, confirme son ambition de porter sa flotte à plus de 400 avions d’ici 2018, soit une hausse d’un tiers par rapport au niveau actuel. Il anticipe une accélération de la transformation du secteur, avec «une pression accrue sur les compagnies traditionnelles pour qu’elles se désengagent du segment des vols court-courriers, non-rentable pour elles». Il ajoute que leur stratégie consistant à créer des filiales low cost «est vouée à l’échec car leurs billets d’avions ne sont pas vendus à des tarifs suffisamment bas».

Malgré une consolidation plus précoce qu’en Europe des acteurs du low cost sur le marché domestique américain, ce segment n’en reste pas moins concurrentiel, comme en témoigne Virgin America, dont Virgin Atlantic et Richard Branson sont actionnaires minoritaires. La compagnie américaine vient de publier une perte d’exploitation trimestrielle de 46 millions de dollars, en dépit d’une hausse de 13% de son chiffre d’affaires. Souhaitant entrer en Bourse d’ici 2015, elle vient d’obtenir de ses créanciers, au premier rang desquels figure le groupe Virgin, un accord lui permettant de convertir environ un quart de sa dette en capital.

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