Rentokil accentue sa présence sur le porteur marché américain

Le spécialiste anti-nuisible s’offre l’américain Steritech pour 425 millions de dollars en numéraire. Un prix élevé mais bien accueilli par le marché.
Bruno de Roulhac

Rentokil Initial renforce sa position en Amérique du Nord. Le spécialiste britannique de la lutte contre les insectes et animaux indésirables vient de racheter l’antiparasitaire américain Steritech pour 425 millions de dollars en numéraire. «Depuis quelques temps, nous poursuivons une stratégie de croissance en Amérique du Nord, le plus grand marché mondial, avec Steritech en tête de nos cibles», explique Andy Ransom, directeur général de Rentokil, qualifiant cette acquisition de «transformante».

Grâce à Steritech, Rentokil renforcera sa position de numéro trois du secteur aux Etats-Unis, sur un marché évalué à 7,5 milliards de dollars, soit la moitié du marché mondial de lutte contre les nuisibles. Il accédera aussi à la troisième place sur le marché canadien, en doublant son poids actuel. Désormais Rentokil réalisera 800 millions de dollars de chiffre d’affaires en Amérique du Nord, ce qui en fera sa première zone d’activité.

Steritech dégage 97 millions de dollars de chiffre d’affaires dans la lutte antiparasitaire et 53 millions dans la vérification des normes dans la restauration et dans l’industrie agroalimentaire. Cette dernière activité a enregistré une croissance organique annuelle moyenne de 14% depuis 2013, contre 10% pour l’ensemble du groupe. Ce métier d’audit et de vérification, d’une valeur annuelle de 325 millions de dollars en Amérique du Nord, représente une opportunité dont Rentokil compte se saisir, encore non présent sur ce segment.

L’acquéreur compte dégager au moins 25 millions de dollars de synergies de coûts dès la troisième année, sans compter les synergies de revenus, non chiffrées à ce stade. Grâce à elle, le groupe devrait générer de 25 à 30 millions de dollars d’Ebita en 2016 et plus de 50 millions en 2018, pour une marge d’Ebita de plus de 12% d’ici à 2018. Sur l’exercice clos fin mars 2015, Steritech a dégagé 15 millions d’Ebita, soit une marge de 10%.

En payant 28 fois l’Ebita, Rentokil a «sans aucun doute payé un prix élevé», selon les analystes de Barclays Capital, mais compte tenu des synergies attendues, le multiple devrait tomber à 8,5 fois en 2018. D’ailleurs, le marché a salué cette opération par un rebond de 2,29% du titre à Londres.

Rentokil financera cette acquisition par son cash et par une nouvelle facilité de crédit, lui permettant d’emprunter jusqu’à 300 millions de livres, de maturité 2018 pour un taux d’intérêt de 1,5%.

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