Renault prévoit 15.000 suppressions d’emplois dans le monde

Le groupe automobile table sur 4.600 postes de moins en France, sans licenciements secs.
Yves-Marc Le Réour

Alors que le plan de restructuration de Renault sera officiellement présenté ce vendredi matin, le constructeur français a fait savoir hier soir aux organisations syndicales qu’il avait l’intention de supprimer 15.000 postes à l’échelle mondiale, dont environ 4.600 en France, dans le cadre d’un plan d’économies de deux milliards d’euros sur trois ans. Ceci représente une baisse d’un peu moins de 10% de ses effectifs, qui s’élevaient l’an dernier à 180.000 personnes dans le monde et à 48.500 personnes dans l’Hexagone. Ces réductions d’effectifs se feraient sans «licenciements secs», le groupe automobile ayant recours à des départs volontaires, à des départs à la retraite non remplacés et à des mesures de mobilité interne ou de reconversion.

«La direction a bien insisté sur le fait que tout allait être négocié avec les pouvoirs publics et les organisations syndicales», a déclaré Franck Daout, représentant CFDT, à l’issue d’un comité central social et économique (CCSE) du groupe. Les capacités de production mondiale devraient passer de 4 millions de véhicules actuellement à quelque 3,3 millions. Renault va ainsi suspendre des projets d’extension d’usines au Maroc et en Roumanie. Il envisage de diminuer ses capacités de production en Russie. Il compte aussi réduire les activités mécaniques en Corée du Sud et la fabrication de boîtes de vitesse en Turquie.

Sur le territoire français, Renault étudie la fermeture de son site de recyclage mécanique de Choisy-le-Roi et la fin de l’assemblage de véhicules dans les usines de Flins et de Maubeuge. Le site de Flins, qui compte à l’heure actuelle 2.600 salariés, sera cependant reconverti et il récupérera l’activité du site de Choisy-le-Roi, qui emploie 260 personnes. L’avenir de Fonderie de Bretagne, avec près de 400 salariés à Caudan, reste en suspens avec une «revue stratégique» annoncée. Il en est de même pour l’usine de Dieppe, où une réflexion sera engagée pour «un projet de reconversion à la fin de la production de l’Alpine 110». Enfin, la fusion des sites de Douai et Maubeuge est envisagée pour créer un centre d’excellence des véhicules électriques et utilitaires légers.

De sources concordantes, le plan d'économies est réparti pour environ un tiers sur la production, un tiers sur l’ingénierie et un tiers sur les frais de structure, marketing et réseau. Une procédure d’information-consultation des représentants du personnel en France commencera «à partir de la mi-juin».

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