Qualcomm défie Apple avec son service de messagerie par satellite

Le fabricant de puces permettra aux constructeurs de smartphones Android d’embarquer ce service à partir de mi-2023.
Capucine Cousin
Le groupe américain Qualcomm, numéro un mondial des puces pour téléphones mobiles.
Le constructeur américain de puces Qualcomm a annoncé que ses nouveaux processeurs permettront aux téléphones de communiquer via le réseau de satellites Iridium.  -  Photo Qualcomm.

Apple ne sera bientôt plus seul sur ce nouveau terrain de conquête de la téléphonie grand public qui vise à permettre l’utilisation de réseaux satellites pour couvrir les zones sans réseau mobile. Pour l’instant, il se cantonne à proposer un accès aux appels d’urgence. Mais le champ d’utilisation promet à l’avenir de s’élargir bien davantage.

Les téléphones Android bénéficieront bientôt d’un service similaire au Emergency SOS d’Apple par satellite. Le constructeur américain de puces Qualcomm a annoncé jeudi, lors du salon d'électronique grand public (CES) de Las Vegas, que ses nouveaux processeurs permettront aux téléphones de communiquer via le réseau de satellites Iridium, son partenaire sur ce projet. De quoi permettre aux utilisateurs d’envoyer et de recevoir des messages même dans les zones sans couverture cellulaire. Garmin, connu pour ses montres connectées pour sports d’extérieur, sera le troisième partenaire : il assurera la gestion des services de secours.

Cette nouvelle fonctionnalité, appelée Snapdragon Satellite, sera proposée aux fabricants de smartphones sous Android haut de gamme qui utilisent ses puces. Ils devront être dotés à la fois du processeur Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm et de son système X70 Modem. Les smartphones qui l’embarqueront devraient être « lancés dans certaines régions à partir du second semestre 2023 », selon le communiqué de presse de la société. Plusieurs fabricants travaillent déjà sur des smartphones compatibles.

Nouvelle manne

Concrètement, comme sur les iPhone 14 d’Apple, ce service permettra d’envoyer en quelques secondes des messages de secours via un réseau satellitaire - et donc même dans des zones blanches. Ces messages à destination des services de secours (le 112 en Europe ou le 911 aux États-Unis) devraient être gratuits.

Mais il permettra aussi d’envoyer, à des contacts préalablement sélectionnés, des messages courts type SMS, ou en passant par les services de messagerie instantanée type WhatsApp et Signal. Ce nouveau service, lui, sera payant - une nouvelle manne potentielle pour les constructeurs, qui détermineront le prix.

Ce type de services ouvre de nouvelles perspectives pour certains opérateurs de satellites. Qualcomm a retenu le réseau de satellites d’Iridium, qui permet à son service de messagerie de fonctionner « littéralement n’importe où dans le monde », tant que ce type de fonctionnalité est légal dans la région.

Apple, pour sa part, s’est associé à Globalstar, un petit opérateur américain coté de constellations de basse altitude. Avec la couverture de Globalstar, son service n’est actuellement disponible qu’aux États-Unis, au Canada, en France, en Allemagne, en Irlande et au Royaume-Uni.

Les opérateurs de téléphonie mobile veulent aussi en être. Certains se sont également associés à des fournisseurs de satellites. T-Mobile, la filiale américaine de l’allemand Deutsche Telekom, s’est alliée en août 2022avec Starlink d’Elon Musk pour lancer sa messagerie «Coverage Above and Beyond» : il commencera des tests d’ici la fin de l’année. Il devrait pouvoir courir les Etats-Unis et certaines parties de l’Alaska notamment. Prévu pour l’envoi de SMS d’urgence, le service pourrait ensuite transmettre des conversations téléphoniques et des données.

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