
PSA est contraint à préparer de nouvelles mesures de restructuration
Alors que la fermeture de l’usine de PSA à Aulnay sous Bois paraît inéluctable, Philippe Varin, le président du directoire du constructeur automobile vient de convoquer la tenue d’un comité central d’entreprise exceptionnel «dans les tout prochains jours». Cette annonce intervient alors que Philippe Varin a prévenu ses équipes que les mesures d’économies déjà prises pour 2012 – 6.000 suppressions de postes en Europe et un plan d’un milliard d’économies de coûts – ne seront pas suffisantes et que «des mesures complémentaires seront nécessaires».
«On ne voit pas malheureusement, dans les toutes prochaines années, comment le marché européen va rebondir, a expliqué Denis Martin, directeur industriel de PSA. Nous serons obligés de prendre un certain nombre de mesures, entre autres sur l’ensemble des structures». Si la direction refuse d’en dire plus, les syndicats évoquent une baisse de la capacité de production du site de Poissy. Des éléments qui font craindre la prochaine fermeture d’Aulnay avec plus de 3.000 salariés. Aulnay produira des C3 en 2014, se contente de dire depuis des mois la direction sans préciser l’avenir du site au-delà.
A l’occasion des semestriels le 25 juillet, le constructeur devrait annoncer des réorganisations industrielles, d’autant que les résultats promettent d’être mauvais. CM-CIC anticipe un résultat opérationnel courant (ROC) automobile de -600 millions d’euros et un ROC groupe à l'équilibre. Le bureau d’analyse rappelle que le groupe brûle « en moyenne un milliard d’euros de cash par semestre» et attend une optimisation des capacités industrielles sur au moins deux sites en Europe «à l’instar des groupes automobiles américains pendant la dernière crise de 2009». Si le taux d’utilisation des capacités ne remonte pas de 75% aujourd’hui à 90% dans les deux ans, CM-CIC craint que le constructeur soit obligé de vendre d’autres actifs, comme Faurecia, mais à prix très faible; qu’il coupe drastiquement dans ses investissements, voire qu’il soit partiellement nationalisé.
Pour l’heure, PSA espère retirer 1,5 milliard d’euros d’une série de cessions d’actifs. La vente de l’activité de location automobile (Citer) a déjà rapporté 440 millions d’euros. L’immobilier devrait dégager 500 millions d’euros, avec déjà 245 millions pour son siège. Le solde devrait notamment provenir de la cession partielle de Gefco, le pôle logistique de PSA.
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Moscou a démenti avoir visé ce pays membre de l’Otan, tandis que Varsovie a dénoncé une «provocation» russe. L’incident a, pour certains experts, mis à jour des faiblesses de l’Alliance atlantique. Selon des observateurs ukrainiens, l’envoi d’avions de chasse et le tir de missiles pour abattre des drones ont constitué une réponse surannée et bien trop onéreuse. Andrius Kubilius, le commissaire européen, le reconnaît: «Nous n’avons pas les capacités de l’Ukraine pour combattre une invasion de drones». - Outils peu coûteux - Depuis des mois, l’Ukraine est attaquée quasiment chaque nuit par des centaines de drones russes. Pour les repousser, Kiev a développé des outils peu coûteux, comme des brouilleurs électroniques et des drones d’interception. Selon une analyse de l’AFP à partir des données de l’armée de l’air ukrainienne, plus de 80% des drones russes sont abattus. Alors que l’Otan, la semaine dernière, en a neutralisé moins de cinq sur la vingtaine ayant pénétré dans l’espace aérien polonais. Pour produire beaucoup et à moindre frais, l’approche de l’industrie ukrainienne a été notamment de reconvertir des technologies pacifiques à des fins militaires, comme l’usage de petits drones civils pour lâcher des explosifs sur les soldats russes. Ces drones, au bourdonnement caractéristique, étaient bien présents au salon de l’armement de Lviv. Des robots futuristes, ressemblant à des voitures contrôlées à distance et prévus pour ravitailler ou évacuer les soldats sur le front, étaient également exposés, avec, à leurs côtés, de jeunes ingénieurs montrant sur leurs écrans la façon de relier ces engins à l’intelligence artificielle (IA). «C’est une vitrine pour insister sur le fait que l’Ukraine est technologique, l’Ukraine se développe. Si vous faites dans la tech-défense, si vous n'êtes pas en Ukraine, vous n'êtes pas dans la tech-défense», tranche Thomas Moreau, représentant en Ukraine du GICAT, un groupement d’entreprises françaises de défense. Investissements «dérisoires» Au-delà des démonstrations spectaculaires, il reste encore beaucoup à faire. Les investissements étrangers dans les technologies militaires ukrainiennes restent «dérisoires», souligne Iaroslav Ajniouk, PDG de The Fourth Law, qui fabrique des systèmes d’IA pour drones d’attaque. Selon lui, la seule façon de vaincre la Russie est de remporter la course aux armements et l’Occident n’a pas compris l’urgence d’investir. «C’est comme regarder la suite de Don’t Look Up ", dit-il, en référence à cette comédie dramatique américaine dans laquelle des scientifiques tentent d’alerter des responsables inconscients d’une catastrophe imminente. Certains semblent néanmoins réagir. Lors du salon de Lviv, son organisateur, Brave1, une plateforme gouvernementale, a affirmé que des entreprises étrangères avaient l’intention d’investir plus de 100 millions de dollars (plus de 85 millions d’euros) dans les technologies de défense ukrainiennes. Swarmer, une société développant des drones pilotés par l’IA, a conclu le plus important investissement public en obtenant 15 millions de dollars (12,8 millions d’euros) auprès d’investisseurs américains. À titre de comparaison, un député ukrainien a récemment déclaré que l’Ukraine dépensait environ 170 millions de dollars (environ 145 millions d’euros) par jour pour mener la guerre. Des participants au salon expliquent que les investissements se heurtent aussi à des obstacles bureaucratiques, notamment une réglementation stricte qui interdit de facto les exportations en raison de pénuries. Oleksandr Iarmak, commandant de l’unité militaire Nemesis, souligne que les soldats ukrainiens, malgré leur souhait de partager leur expérience avec leurs alliés, ont «peu de temps» pour le faire «du fait des combats quotidiens». L’Ukraine propose d’autres solutions, comme des investissements conjoints à l'étranger. Elle a récemment annoncé un premier accord de coproduction au Danemark et affirmé que plus de 25 entreprises étrangères transféraient une partie de leur production dans le pays. «Nous sommes en phase d’apprentissage», analyse Artem Moroz, responsable de Brave1 pour les relations avec les investisseurs. «Au fil du temps, les levées de fonds prennent de l’ampleur». Barbara WOJAZER © Agence France-Presse -
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