
PSA devra demain être clair et convaincant sur sa nouvelle structure
Demain à l’occasion de ses résultats annuels, PSA Peugeot Citroën devrait enfin dévoiler le contenu de son accord tripartite avec l’Etat français et le chinois Dongfeng. Dès aujourd’hui, le conseil de surveillance devrait valider l’augmentation de capital de trois à quatre milliards d’euros. L’Etat et Dongfeng apporteraient chacun 800 millions d’euros, tandis que le solde proviendra d’une augmentation de capital avec BSA. A l’issue, la famille Peugeot, l’Etat français et Dongfeng devraient chacun détenir 14% du capital du constructeur.
Toutefois, l’Association de défense des minoritaires (Adam) a déjà prévenu le marché des risques que présente ce projet. Soit les trois partenaires soutiennent une stratégie commune et alors ils sont réputés agir de concert. Détenant plus de 30% du capital, ils devraient alors lancer une OPA sur le groupe. Soit il n’y a pas d’accord entre eux. Alors quel est le sens de ce montage entre trois actionnaires qui pourraient être en désaccord au risque de rendre ingouvernable le groupe?
Parallèlement, PSA devrait annoncer l’alliance entre sa banque captive et l’espagnol Santander. Les deux partenaires détiendraient à parité des coentreprises dans les pays où PSA Finance est présent. Cet accord permettrait de prendre le relais des garanties de l’Etat, accordées fin 2012 jusqu’à fin 2016. Ces apports d’actifs pourraient rapporter au constructeur de 1 à 1,5 milliard d’euros. En outre, cela «permettrait de réduire les coûts de financement de Banque PSA à un niveau compétitif», note Goldman Sachs. Ce dernier estime que la prochaine étape logique devrait être la cession de ses 52% dans Faurecia, même si elle est peu probable à court terme. Elle apporterait 1,8 milliard d’euros et permettrait de déconsolider 1,5 milliard de dette nette.
Reste à savoir quelle sera la future gouvernance du groupe? Le président du conseil de surveillance, Thierry Peugeot, devrait quitter son poste après avoir prôné l’indépendance de PSA. Louis Gallois serait le candidat de l’Etat français, mais Dongfeng ne le trouve pas assez indépendant. Gérard Hauser, ancien patron de Nexans, serait adoubé par Robert Peugeot,à la tête du holding familial FFP. Il a néanmoins 72 ans…
Quant à Carlos Tavares, ancien numéro deux de Renault, et arrivé chez PSA en janvier, il devrait prendre la tête de la branche automobile dès demain et remplacer Philipe Varin à la tête du directoire le mois prochain.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse