PSA devra demain être clair et convaincant sur sa nouvelle structure

Le constructeur va annoncer demain les modalités de l’accord entre l’Etat français, Dongfeng et les Peugeot, qui détiendront chacun 14% du capital
Bruno de Roulhac

Demain à l’occasion de ses résultats annuels, PSA Peugeot Citroën devrait enfin dévoiler le contenu de son accord tripartite avec l’Etat français et le chinois Dongfeng. Dès aujourd’hui, le conseil de surveillance devrait valider l’augmentation de capital de trois à quatre milliards d’euros. L’Etat et Dongfeng apporteraient chacun 800 millions d’euros, tandis que le solde proviendra d’une augmentation de capital avec BSA. A l’issue, la famille Peugeot, l’Etat français et Dongfeng devraient chacun détenir 14% du capital du constructeur.

Toutefois, l’Association de défense des minoritaires (Adam) a déjà prévenu le marché des risques que présente ce projet. Soit les trois partenaires soutiennent une stratégie commune et alors ils sont réputés agir de concert. Détenant plus de 30% du capital, ils devraient alors lancer une OPA sur le groupe. Soit il n’y a pas d’accord entre eux. Alors quel est le sens de ce montage entre trois actionnaires qui pourraient être en désaccord au risque de rendre ingouvernable le groupe?

Parallèlement, PSA devrait annoncer l’alliance entre sa banque captive et l’espagnol Santander. Les deux partenaires détiendraient à parité des coentreprises dans les pays où PSA Finance est présent. Cet accord permettrait de prendre le relais des garanties de l’Etat, accordées fin 2012 jusqu’à fin 2016. Ces apports d’actifs pourraient rapporter au constructeur de 1 à 1,5 milliard d’euros. En outre, cela «permettrait de réduire les coûts de financement de Banque PSA à un niveau compétitif», note Goldman Sachs. Ce dernier estime que la prochaine étape logique devrait être la cession de ses 52% dans Faurecia, même si elle est peu probable à court terme. Elle apporterait 1,8 milliard d’euros et permettrait de déconsolider 1,5 milliard de dette nette.

Reste à savoir quelle sera la future gouvernance du groupe? Le président du conseil de surveillance, Thierry Peugeot, devrait quitter son poste après avoir prôné l’indépendance de PSA. Louis Gallois serait le candidat de l’Etat français, mais Dongfeng ne le trouve pas assez indépendant. Gérard Hauser, ancien patron de Nexans, serait adoubé par Robert Peugeot,à la tête du holding familial FFP. Il a néanmoins 72 ans…

Quant à Carlos Tavares, ancien numéro deux de Renault, et arrivé chez PSA en janvier, il devrait prendre la tête de la branche automobile dès demain et remplacer Philipe Varin à la tête du directoire le mois prochain.

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