Proxinvest demande aux patrons de réinvestir leur rémunération en actions

L’agence de conseil en vote souhaite que les conditions de performance soient mesurées sur cinq ans et non plus sur trois ans.
Bruno de Roulhac

Les écarts de rémunération des dirigeants du SBF 120 se sont creusés en 2013, constate le seizième rapport annuel de Proxinvest. Si la rémunération totale moyenne des présidents exécutifs du SBF 120 n’a progressé que de 1% à 2,9 millions d’euros – 4 millions (-2%) dans le CAC 40 et 2,4 millions (+5%) dans le SBF 80 – désormais 18 dirigeants, contre 13 en 2012, dépassent le plafond socialement acceptable de Proxinvest de 240 Smic (4,7 millions d’euros).

«Certains comportements vertueux ainsi que la pression de l’Etat actionnaire ont eu un impact modérateur qui a contrebalancé les excès de certains dirigeants», note l’agence de conseil en vote, regrettant toutefois le peu de transparence et de justification des critères de rémunération variable.

Les actions de performance pèsent désormais 26,4% de la rémunération totale dans le CAC 40 contre 3,7% en 2006, tandis que les stock-options ne représentent plus que 5,6% au lieu de 51,6%. La rémunération des présidents non exécutifs poursuit sa diminution. Elle n’était plus en moyenne que de 389.000 euros sur le SBF 120, contre 943.000 euros en 2007.

Alors que moins d’un dirigeant sur deux possède une rémunération de long terme, Proxinvest demande maintenant que les conditions de performance soient mesurées sur cinq ans et non plus sur trois ans, et que les dirigeants réinvestissent une partie de leur rémunération en actions de la société. Pour l’an prochain, Proxinvest demande une politique de détention. L’agence milite aussi pour la mise en place des mécanismes de restitution des rémunérations variables en cas d’erreurs comptables, d’amendes ou de sanctions. Plus largement, Proxinvest attend de l’Etat et de l’AMF de faire respecter les lois en vigueur, notamment en matière de conventions réglementées.

Face aux polémiques récurrentes sur les retraites chapeau, Proxinvest juge le code Afep-Medef «assez laxiste» en la matière et prône l’abandon de ce régime à prestations définies au profit de celui à cotisations définies «beaucoup plus transparent et moins onéreux pour l’entreprise», souligne Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest.

Selon les calculs de Proxinvest, le top 5 des dirigeants les mieux payés en 2013 était constitué d’Arnaud Lagardère chez Lagardère (16,6 millions d’euros), de Bernard Arnault chez LVMH (11 millions), de David Jones chez Havas (9,9 millions), de Carlos Ghosn chez Renault (9,7 millions) et de Chris Viehbacher chez Sanofi (8,6 millions).

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