Philips renforce son pôle santé en rachetant l’américain Volcano

Le groupe déboursera 1,2 milliard de dollars pour s’offrir le spécialiste de l’imagerie médicale par cathéters, soit trois fois son chiffre d’affaires 2014.
Bruno de Roulhac

Dans le cadre de son recentrage sur les technologies médicales, Philips met l’accélérateur en rachetant le groupe américain Volcano pour 1,2 milliard de dollars (1 milliard d’euros) en numéraire, dette comprise. Le groupe néerlandais offre 18 dollars par action, soit une prime de 57% sur le dernier cours de Volcano. Une acquisition «plutôt chère», note Rabobank.

Un «prix élevé» appuie Kepler Cheuvreux, constatant que cette offre valorise la cible trois fois son chiffre d’affaires et 32 fois ses résultats. D’ailleurs, le titre Philips a reculé de 2,47% à 55,51 euros sur cette annonce. Toutefois, les analystes s’accordent sur la pertinence stratégique de cette opération. L’intérêt de concurrents pour Volcano et la récente baisse du cours du groupe américain (-30% depuis fin juillet) a conduit Philips à réagir rapidement, a expliqué son directeur général, Frans van Houten.

Volcano, spécialiste de l’imagerie médicale par cathéters en matière cardio-vasculaire, a dégagé l’an dernier 394 millions de dollars de chiffre d’affaires, en hausse de 3% (+8% à changes constants), pour une perte nette de 34,5 millions, dont 19,4 millions de charges de restructuration. Pour 2014, le consensus Bloomberg table sur 395,5 millions de ventes – la société a abaissé sa fourchette début novembre de 397-401 millions à 393-397 millions – 23,1 millions d’Ebitda, pour une perte nette de 9 millions.

Conseillé par Lazard et Bank of America Merrill Lynch, Philips compte ainsi accentuer sa présence sur le marché porteur de la thérapie guidée par l’image, estimé à 4 milliards d’euros, sur lequel il veut être leader. Sur ce seul métier, le groupe néerlandais vise une marge d’Ebita de l’ordre de 20% en 2017. En 2013, Philips affichait une marge d’Ebita de 10,5%, dont 15,8% en santé.

Grâce aux synergies de coûts, l’opération devrait être relutive sur le bénéfice par action de Philips à partir de 2017. Philips financera cette acquisition par sa trésorerie et par la dette.

En septembre dernier, Philips a entamé une révolution culturelle, en décidant de scinder sa branche éclairage et de regrouper ses activités d’électronique grand public et de santé. Morgan Stanley est chargé d’organiser la vente de la division éclairage. Des fonds de private equity, comme Bain Capital, CVC, Clayton Dubilier & Rice, KKR, ou encore Onex, auraient présenté le mois dernier des offres indicatives entre 2,5 et 3 milliards d’euros.

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