Pékin rouvre avec précaution un marché des introductions en Bourse réformé

Après un gel de quatorze mois, le régulateur chinois a autorisé la cotation de cinq sociétés, qui espèrent lever un montant cumulé de 250 millions d’euros
Benoît Menou

Le marché chinois des introductions en Bourse s’apprête à sortir d’un profond sommeil. Après quatorze mois d’un gel imposé par le régulateur, ce dernier souhaite tout de même procéder prudemment.

Face à une liste d’attente estimée à 750 émetteurs, la CSRC (China Securities Regulatory Commission) a autorisé lundi cinq sociétés à tenter l’aventure. Elles espèrent récolter un montant cumulé de 2,1 milliards de yuans (l’équivalent de 250 millions d’euros), dont 839 millions à Shanghai pour le fabricant de valves industrielles Neway Valve, les autres (Truking Technology, Zhejiang Wolwo Pharma, Guangdong Qtong Education et Guangdong Xinbao Electrical Appliances) visant la Bourse de Shenzhen pour des montants de 120 à 740 millions. Neway Valve devrait ouvrir le bal avec des premières négociations dès le 13 janvier.

En 2010, la Chine continentale avait été le marché le plus actif au monde en termes d’introductions, avec un montant record de 71 milliards de dollars récoltés.

Le nouveau mouvement lancé aux dernières heures de l’année 2013 intervient un mois après que le régulateur a annoncé une réforme de grande ampleur de la procédure d’IPO, passant par une plus grande transparence de la part des émetteurs et un pouvoir plus important accordé aux investisseurs face aux autorités publiques. Cela dans le cadre d’une ouverture économique plus large promise par Pékin. Une réforme attendue alors que l’interdiction des IPO avait été prononcée en octobre 2012 sur fond de scandales de corruption et de manipulations de cours impliquant les émetteurs et leurs conseillers. Mais la CSRC doit aujourd’hui faire face à un marché boursier local hésitant, l’indice phare à Shanghai ayant cédé 7% en 2013, d’où une ouverture a minima pour l’instant des portes de la Bourse en Chine continentale aux nouveaux entrants.

Dans ce contexte, la CSRC a sans doute accueilli avec soulagement la marche arrière concédée la semaine dernière par China Postal Express & Logistics, la filiale du groupe public China Post souhaitant affiner sa stratégie avant de concrétiser son projet d’introduction de 10 milliards de yuans. Une cinquantaine de candidats pourraient tout de même formellement entamer une procédure en janvier, selon le vœu formé par le régulateur fin novembre. La CSRC avait alors estimé qu’il lui faudrait sans doute une année pour épuiser le vivier des prétendants impatients.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...