Orange continue de réduire ses coûts pour compenser le repli de son chiffre d’affaires

L’opérateur s’attend à une nouvelle baisse de son Ebitda en 2015, alors que le contrat d’itinérance avec Free Mobile perd en intensité.
Olivier Pinaud

Avec une «intensité concurrentielle» qui «n’a aucune raison de faiblir en 2015», selon les propos de son PDG Stéphane Richard, Orange essuiera en 2015 sa cinquième année consécutive de baisse de son Ebitda. La direction de l’opérateur de télécoms attend un repli compris entre 1% et 2% après un déclin de 2,5% en 2014.

L’Ebitda retraité s’établira ainsi autour de 12 milliards d’euros. Il était de 15 milliards d’euros en 2011, avant l’arrivée de Free Mobile en France. Et si Orange pouvait jusqu'à présent compter sur les loyers d’itinérance versés par Free Mobile en échange de l’usage de son réseau, ces revenus vont commencer à décliner en 2015 pour s’éteindre en 2017, le nouvel opérateur disposant désormais d’un réseau en propre suffisamment étendu.

Selon les analystes de Raymond James, cette perte de loyers explique une grande partie de l’ampleur du repli attendu de l’Ebitda d’Orange en 2015, alors que la baisse n’a atteint que 0,7% au dernier trimestre 2014. Pour l’an dernier, Raymond James estime que Free Mobile a payé 750 millions d’euros d’itinérance à Orange, soit quasiment 10% des revenus de son activité de téléphonie mobile en France.

Dans ce contexte, Orange réplique en serrant ses coûts opérationnels. En 2014, l’opérateur a économisé 707 millions d’euros après déjà 929 millions en 2013. Au niveau du groupe, ces économies de charges opérationnelles compensent 69% des effets négatifs de la baisse du chiffre d’affaires. En France, la part atteint 82%. Profitant d’une pyramide des âges favorable, Orange a réduit de 3,8% ses effectifs équivalents temps plein en 2014.

Le groupe mise aussi sur les nouveaux réseaux à très haut débit (4G et fibre optique) pour gagner ou garder ses clients. Pour la première fois, les souscriptions à la fibre ont dépassé celles à l’ADSL au quatrième trimestre 2014. «Le très haut débit est en Europe un vecteur de croissance et de reconquête commerciale», reconnaît Ramon Fernandez, le directeur financier d’Orange. Avec à terme l’espoir que cela se traduise sur les revenus.

«Quelque part entre 2015 et 2016, on verra cette stabilisation (des revenus) s’amorcer», espère Ramon Fernandez. En 2014, le chiffre d’affaires d’Orange en France a cédé 3,5%, légèrement mieux que les 5% de baisse encaissés en moyenne par an depuis 2010.

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