Nexans va devoir faire face aux attentes de ses actionnaires

Les fonds activistes pourraient se réveiller dans les prochaines semaines si la situation opérationnelle du groupe ne se redressait pas
Bruno de Roulhac

Nexans se prépare une assemblée générale 2014 houleuse, le 15 mai prochain. En effet, la fronde des actionnaires pourrait monter en puissance après un exercice 2013 particulièrement difficile.

Dès la publication de ses résultats semestriels fin juillet, le fabricant de câbles avait prévenu le marché qu’il pourrait afficher un résultat net négatif au second semestre, affecté par les charges de restructuration liées à son plan d’économies. Mi-octobre, le groupe a, à la fois émis un avertissement sur ses résultats 2013, réduit ses effectifs en Europe et lancé une augmentation de capital de 284 millions d’euros. A l’issue de cette levée de fonds, le capital de Nexans se répartissait le 6 novembre entre son partenaire chilien Madeco (25,3% contre 22,5% auparavant), Manning & Napier (8%), Bpifrance, qui a profité de cette opération pour se renforcer de 5,5% à 7,8%, Amber Capital (5,3%), Dodge & Cox (5,1%), UBS (4,7%) et Third Avenue (3,6%).

Dès le mois de novembre, Amber avait manifesté son mécontentement auprès du conseil d’administration de Nexans. Les autres fonds pourraient également faire preuve d’activisme et demander à la direction de réagir rapidement. D’autant que «les résultats 2013 devraient se situer dans la fourchette basse de la guidance d’Ebitda de 285 à 305 millions d’euros», notait Gilbert Dupont le mois dernier. De plus, «la guidance de résultat opérationnel 2015 de 350 à 400 millions d’euros reste ‘challenging’», ajoute le bureau d’analyse, estimant que la société pourrait accroître ses réductions de coûts. Les charges de restructuration devront être révisées à la hausse «ce qui impacterait un peu le cash flow libre du groupe», conclut Gilbert Dupont.

Déjà début décembre le groupe a dû démentir les rumeurs de départ de son PDG, Frédéric Vincent, alors que le titre gagnait plus de 6% en séance. Arnaud Poupart-Lafarge, arrivé l’été dernier comme directeur opérationnel devra aussi convaincre marché et actionnaires dans les prochains mois. Depuis un an, le titre a gagné moins de 2% et en perd 35% sur trois ans.

En outre, l’incertitude pèse sur le véritable rôle de Madeco, qui aux termes de ses accords avec Nexans, a la possibilité de monter jusqu’à 28% du capital et des droits de vote, soit un contrôle de fait de la société. Les fonds activistes pourraient alors se réveiller.

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