Newrest ouvre de nouvelles perspectives aux Euro PP

Malgré une structure juridique espagnole, le groupe de restauration collective a levé 40 millions d’euros avec le deuxième plus faible coupon de l’année
Olivier Pinaud

Le marché des placements privés obligataires (Euro PP) poursuit sa démocratisation vers des entreprises de plus petite taille et des structures nouvelles. Newrest, le groupe d’alimentation à bord des avions ou des trains, a par exemple levé 40 millions d’euros, à 7 ans, avec un coupon de 3,10%. «Il s’agit du second meilleur coupon depuis le début de l’année ce qui est d’autant plus appréciable pour un primo émetteur et une structure enregistrée en Espagne», explique Remy Savoya, directeur exécutif de Kepler Corporate Finance qui a organisé le placement Newrest en juillet. Les obligations comportent un seul covenant financier. Elles sont cotées à la Bourse de Luxembourg. Fondé par Olivier Sadran, par ailleurs premier actionnaire du Toulouse Football Club, Newrest a réalisé à fin mai (après 8 mois d’exercice) un chiffre d’affaires de 564,5 millions d’euros avec une marge d’exploitation de 5,3%, indique la note d’opération.

Même si les titres ont été établis selon la loi française, la structure juridique espagnole de la société a nécessité quelques ajustements pour certains émetteurs afin de pouvoir investir dans un titre émis par une société étrangère. Mais pour Remy Savoya, «cela démontre que le marché des Euro PP peut être utilisé par des émetteurs de la zone euro» autres que français. Plusieurs groupes belges, comme Louis Delhaize, ont déjà exploré le marché des Euro PP. Certaines sociétés allemandes, autrichiennes ou suisses commencent à regarder ce type de financement, mais la compétitivité de leur marché obligataire local a jusqu’ici toujours suffi à répondre à leurs besoins.

Outre Newrest, d’autres émetteurs de taille moyenne ont profité de l’intérêt des investisseurs institutionnels pour cette dette, offrant un peu plus de rendement. Le groupe d’immobilier Frey, l’équipementier automobile MGI Coutier ou l’entreprise de travaux publics NGE ont émis leurs premières obligations cet été. D’autres ont également profité de la fenêtre pour revenir sur le marché comme Laurent Perrier. «L’émetteur dispose d’un référentiel de documentation et de prix et les investisseurs peuvent s’appuyer sur leur analyse initiale», ce qui facilite l’émission indique Remy Savoya.

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