Morrisons prévient le marché que son redressement prendra du temps

Le distributeur britannique a vu son résultat opérationnel fondre de 40% au premier semestre, dans un contexte de sévère guerre des prix.
Bruno de Roulhac

Les distributeurs alimentaires britanniques sont à la peine. Hier, Morrisons, le numéro quatre du secteur au Royaume-Uni, a dévoilé une chute de 40% de son résultat opérationnel et de 35% de son bénéfice avant impôt à 117 millions de livres, pour son premier semestre clos début août. Si le chiffre d’affaires (hors essence et en comparable) a seulement reculé de 2,7%, en amélioration à -2,4% au deuxième trimestre, le groupe doit faire face à une violente guerre des prix pour résister face aux discounteurs Lidl et Aldi. Le titre a reculé hier à Londres de 2,84%, perdant 17% en six mois.

Tesco, qui avait dévoilé une perte historique de 6,4 milliards de livres en 2014-2015 ébranlé par des fraudes comptables, publiera le 7 octobre prochain ses résultats semestriels qui risquent aussi d’être difficile, avec la récente accélération de ses pertes de marché.

Dans ce contexte, «la priorité immédiate est de stabiliser les performances commerciales, a expliqué David Potts, ancien de Tesco et directeur général de Morrisons depuis mars dernier. Ce sera un long parcours. Nous abordons le défi avec énergie, confiance et de nombreux atouts, comme notre bilan solide et nos cash-flows qui permettent d’investir pour améliorer la satisfaction du client». Le groupe ajuste ainsi sa stratégie en se fixant six priorités : être plus compétitif (notamment en poursuivant la politique de réduction de prix), mieux servir les clients, trouver des solutions locales, développer des services populaires et utiles (comme la teinturerie), simplifier l’organisation, renforcer les supermarchés, notamment en les modernisant.

Après la fermeture de 10 magasins depuis le début de l’année, le groupe annonce la fermeture de 11 autres supermarchés ne couvant pas leur coût du capital. Mercredi, Morrisons avait déjà annoncé la cession de 140 magasins de proximité.

Le redressement prendra du temps et nécessitera des investissements soutenus, prévient le distributeur. Néanmoins, il attend une amélioration du bénéfice avant impôt au second semestre 2015-2016 par rapport au premier. Sur les trois exercices, de 2014 à 2017, Morrissons confirme ses objectifs d’économies de 1 milliard de livres, dont 418 millions ont été dégagés en 18 mois, de 2 milliards de livres de cash-flow libre, et de 1 milliard de cessions de murs (626 millions déjà réalisés), avec un objectif de plus de 80% de magasins en pleine propriété contre 85% aujourd’hui.

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