Monoprix rétorque violemment aux accusations de Casino

La tension monte entre les deux PDG. Toutefois, les groupes seraient d’accord sur la valorisation de l’immobilier à 1,3 milliard d’euros
Bruno de Roulhac

Bataille à couteaux tirés entre Casino et Galeries Lafayette pour la valorisation de Monoprix. A la lettre de la semaine dernière du distributeur stéphanois à Monoprix, s’inquiétant de «l’augmentation excessive des prix des produits alimentaires Monoprix […] en vue de fausser la juste évaluation» du groupe, Philippe Houzé, PDG de Monoprix, vient de répondre vertement! Il s’attaque directement à Jean-Charles Naouri, PDG de Casino. «L’honnêteté intellectuelle s’efface devant la volonté de tromper, tromper la clientèle et le personnel de Monoprix, tromper les tribunaux, s’enflamme Philippe Houzé. Vos manœuvres et la publicité qui leur est donnée portent une atteinte grave à l’intérêt social de Monoprix. […] C’est indigne d’un associé et d’un prétendant à la direction de l’entreprise».

Alors que Casino fustigeait une augmentation de 2,1% des prix des produits alimentaires Marques Nationales chez Monoprix en un an à fin mars 2012, Philippe Houzé reproche à Jean-Charles Naouri d’être lui-même «l’instigateur de l’augmentation des prix», ayant demandé en juillet 2011 «d’augmenter les prix, pour les aligner avec ceux de Casino et de Franprix». Casino confie à L’Agefi n’avoir demandé qu’une légère augmentation, à l’indice 108, en non à l’indice 110 actuel, et assure avoir alerté Monoprix à plusieurs reprises sur les risques d’une telle hausse sur les ventes et la marge.

«Les prix de Monoprix sont aujourd’hui inférieurs de 4% à ceux de Supermarché Casino et de Franprix», écrit Philippe Houzé. Alors que Casino constate une baisse de 4,2 points des prix de Franprix par rapport à ceux de Casino sur un an. En outre, Monoprix constate que les prix de Casino ont crû de 2,3% entre octobre et décembre 2011.

Les deux patrons en guerre occupent le terrain avant que le tribunal de commerce de Paris ne se prononce sur leurs litiges concernant l’interprétation du protocole d’accord sur Casino. L’objectif reste bien de valoriser les 50% de Monoprix que Galeries Lafayette veut vendre à Casino. Le conseil du premier, Société générale, affiche une valorisation de 1,95 milliard d’euros, et le conseil du second, Rothschild, 700 millions. Toutefois, selon un proche du dossier, les deux valorisent 100% de l’immobilier de Monoprix à 1,3 milliard. Ce qui signifie que Casino ne valorise qu’à 100 millions l’activité de 100% de Monoprix, soit 0,03% du chiffre d’affaires 2011…

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