Microsoft tire déjà les conséquences de son échec dans la téléphonie mobile

Le groupe déprécie la grande majorité de la valeur des actifs acquis auprès de Nokia en avril 2014. Il va supprimer 7.800 emplois.
Antoine Landrot

Microsoft fait machine arrière dans la téléphonie mobile. Le leader mondial du logiciel a annoncé hier qu’il allait déprécier de 7,6 milliards de dollars (6,88 milliards d’euros) les actifs issus de Nokia Devices and Services (NDS), dont l’acquisition a pourtant été conclue en... avril 2014 pour 9,5 milliards de dollars. NDS regroupait la conception et la fabrication de terminaux et de services mobiles du groupe finlandais.

Cette décision conduit également Microsoft à supprimer 7.800 emplois, qui viendront s’ajouter aux 18.000 suppressions de postes annoncées l’année dernière. «Dans le cadre de notre nouvelle stratégie, les perspectives du pôle Phone Hardware sont en deçà des attentes initiales», indique le groupe.

Cette restructuration provoquera une charge de restructuration conséquente, comprise entre 750 et 850 millions de dollars, qui sera passée dans les comptes du quatrième trimestre de son exercice 2014-2015 (clos le 30 juin et publiés le 21 juillet).

Cela devient une habitude pour Microsoft: en comptant l’annoncer d’hier, il aura déprécié 14 milliards de dollars de survaleurs liées à des acquisitions au cours des trois dernières années. Ces acquisitions avaient été réalisées par l’ancien directeur général Steve Ballmer, dans l’espoir –vain– de diversifier le groupe au-delà de son cœur de métier, les logiciels. En 2012, l’ex-patron avait dû déprécier la quasi-totalité des 6,3 milliards de dollars payés pour l’acquisition de l’agence de publicité numérique aQuantive. Et rien n’indique que le mouvement s’arrêtera là. La pertinence de l’acquisition de Skype en 2011 pour 8,5 milliards de dollars reste à prouver.

Depuis son arrivée à la tête du groupe américain en février 2014, Satya Nadella, le nouveau directeur général, a entamé son recentrage relatif du groupe. D’un point de vue opérationnel, la restructuration du pôle Phone Hardware signifie que Microsoft réduit ses ambitions dans les mobiles. Au lieu de viser les volumes dans la vente de terminaux, le groupe entend concentrer ses ambitions et intégrer l’activité dans sa stratégie vers le cloud et les services. «Bientôt, nous gérerons un portefeuille de téléphones plus condensé, doté de meilleurs produits, plus rapidement commercialisés grâce au pôle récemment formé Windows and Devices. Nous allons nous limiter à trois segments de clientèle [...] auprès de qui nous pourrons faire la différence», indique Satya Nadella.

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