Michelin conjugue désendettement et augmentation du dividende

Grâce à 1,15 milliard d’euros de cash-flows, le numéro un mondial du pneumatique ne porte plus que 142 millions d’euros de dette financière nette
Olivier Pinaud

Michelin n’attend plus qu’une reprise du marché automobile mondial. Le numéro un des pneumatiques a profité de sa génération de cash-flows l’an dernier pour quasiment effacer l’intégralité de sa dette. En 2013, le groupe a dégagé 1,15 milliard d’euros de cash-flows libres, contre 1,07 milliard en 2012. Hors effet lié au besoin en fonds de roulement, favorable en raison de la chute du prix du caoutchouc, le cash-flow ressort à 749 millions d’euros, au-dessus des 600 millions d’euros visés par la direction.

Résultat, la dette financière nette est ramenée à seulement 142 millions d’euros. Elle était de plus d’un milliard d’euros fin 2012.

Ce confort financier autorise Michelin à augmenter son dividende malgré une baisse de 28% de son bénéfice net en 2013. Le coupon est porté à 2,5 euros par action, contre 2,40 euros payés l’an dernier au titre de l’exercice 2012. Le taux de distribution monte ainsi à 35%, cinq points de plus qu’auparavant. Au cours d’hier, en hausse de 3,3% à 83,67 euros, le dividende procure un rendement d’un peu moins de 3%.

Désendetté, Michelin pourrait décider de réactiver sa politique d’acquisition, en sommeil depuis des années. «Pourquoi pas», consent prudemment Jean-Dominique Senard, le président de Michelin, car «ce n’est pas parce que nous avons de l’argent et la souplesse financière qu’il faut faire n’importe quoi et à n’importe quel prix». Selon lui, si des perspectives d’acquisition devaient se présenter, ce serait sans doute en Asie lorsque le marché commencera à se consolider.

La prudence de la direction provient d’une visibilité encore faible sur l’ampleur de la reprise des volumes mondiaux cette année et de la tourmente actuelle sur le marché des changes. «Ce phénomène est lourd, très erratique», reconnaît Jean-Dominique Senard. L’impact négatif de la hausse de l’euro face à plusieurs devises émergentes est estimé pour 2014 au même niveau qu’en 2013, soit 230 millions d’euros pour le résultat opérationnel. Dans ce contexte, la direction ne donne pas de prévision de résultat pour l’année en cours, hormis celle d’un cash flow libre structurel supérieur à 500 millions d’euros.

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