
L’obligation d’information préalable pénalisera la transmission des PME
Le rebond du marché de la transmission de PME est loin d’être assuré en France, montre la quatrième édition du baromètre annuel établi par le syndicat des professionnels des fusions et acquisitions (CNCFA), en coopération avec le cabinet Epsilon Research. Comme les 1.300 transmissions intrafamiliales attendues cette année ne représenteront qu’un quart des transmissions d’entreprises de 20 à 249 salariés, ce marché est très dépendant des transactions effectuées par le biais d’une cession à un tiers.
Sur la base des acquisitions majoritaires de PME, le nombre de transactions d’une valeur de 1 à 50 millions d’euros devrait croître d’environ 7% en 2013 pour atteindre 682 opérations. Mais leur valeur globale restera proche de son niveau de 2009, à 2,2 milliards d’euros.
Sur un échantillon de 70 conseillers en M&A interrogés en novembre, 27% ont fait état d’une stagnation de leur chiffre d’affaires cette année, tandis que «30% ont constaté une baisse de leur activité supérieure à 10%». Pour 80% d’entre eux, une fiscalité sur le patrimoine de plus en plus élevée, constitue l’une des principales entraves au bon fonctionnement du marché. Ils citent également un manque de préparation des dirigeants au processus de cession, qui conduit à «une surestimation quasi-systématique de la valeur de leur entreprise». Les trois quart des répondants ont d’ailleurs constaté une baisse des prix d’acquisition en 2013, qui devrait se poursuivre selon 40% d’entre eux.
Une nouvelle difficulté, liée à l’évolution de la réglementation, est mise en avant cette année. Le projet de loi Hamon, obligeant le dirigeant de PME à informer tous les salariés de son intention de vendre «au plus tard deux mois avant la cession», risque en effet d’inciter de nombreux dirigeants actionnaires à différer la décision de mettre leur entreprise sur le marché. Cette rupture de la confidentialité pourrait également provoquer une frilosité grandissante des acquéreurs potentiels. Le délai moyen de conclusion des transactions, qui s’élève à 12,4 mois cette année, subira de facto un allongement supplémentaire.
Pour favoriser une reprise par les salariés, les pistes alternatives suggérées par le CNCFA sont un droit d’interrogation du dirigeant, la mise en place pour les salariés de formations sur ce thème et la création d’un financement public. Celui-ci permettrait de réduire le risque financier élevé encouru par les salariés participant à un rachat d’entreprise.
Plus d'articles du même thème
-
Les gestions ne croient pas à une poursuite de la progression des Bourses
Le panel Actions table sur un léger recul du Nikkei et sur une stabilité du S&P 500 à un horizon de six mois. Les indices européens gagneraient moins de 4% sur la période, loin de rattraper leur retard. -
Les actions restent plébiscitées dans les portefeuilles des gérants
Les actifs risqués pèsent toujours 51% des allocations du Panel, même si un tiers des gestions ont renforcé leur poids, pour un quart d'entre elles qui l’ont allégé. -
PARTENARIAT
Boom de l’IA, turbulence dans les semi-conducteurs et crise chez Apple : comment les géants de la tech se battent pour l’avenir
Des milliards de dollars sont injectés dans le développement et l'entraînement des modèles de langage, et les grands acteurs du cloud – Microsoft, Amazon, Google et Meta – ont relevé leurs budgets d'investissement à un niveau historique, entre 400 et 450 milliards de dollars par an. Mais que signifie cette course à l’innovation pour les investisseurs ?
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le Crédit Agricole a bouclé l'acquisition de Banque Thaler
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Les émetteurs français de dette bravent la crise politique
Contenu de nos partenaires
-
Deux navires transportant du combustible nucléaire partent de Cherbourg vers le Japon
Caen - Deux navires transportant du combustible nucléaire MOX, mélange d’uranium neuf et de plutonium recyclé, ont quitté Cherbourg samedi à destination du Japon, a annoncé Orano. «Les navires spécialisés Pacific Heron et Pacific Egret de la compagnie britannique PNTL sont partis du port de Cherbourg le 6 septembre 2025" et «assurent le transport de combustible nucléaire recyclé MOX vers le Japon», indique dans un communiqué le spécialiste français de l’uranium et du traitement de déchets nucléaires. Selon Orano, le transport de ces «quatre emballages pouvant contenir chacun huit assemblages de combustible MOX» devrait arriver dans les eaux territoriales japonaises «au mois de novembre». Il s’agit du 9e transport de ce type entre la France et le Japon depuis 1999, sans «aucun incident de sûreté ni aucune avarie», selon l’industriel. Produits dans l’usine Melox (Gard) jusqu’en 2024, ces emballages de combustible sont transportés dans des conteneurs qui «garantissent le confinement de la matière en toute circonstance», affirme Orano. Le combustible MOX (pour Mélange d’OXydes) est en moyenne constitué de 92% d’oxyde d’uranium neuf, jamais utilisé dans un réacteur, et de 8% d’oxyde de plutonium usagé, utilisé dans le cas présent dans des centrales japonaises, puis recyclé. Pour Yannick Rousselet, consultant en sûreté nucléaire pour Greenpeace France, «on ne peut pas accepter ce risque de transport à travers tous les océans simplement pour le business». «Le MOX n’a pas de justification, il coûte beaucoup plus cher que du combustible classique et n’existe que pour perpétuer le business du retraitement», a estimé le consultant, interrogé par l’AFP. Ce transport présente selon lui un risque «sur la partie terrestre parce que c’est un produit dangereux par lui-même», mais il pose également un problème supplémentaire car «il va traverser la planète sur les océans où le risque maritime est évidemment extrêmement important». Selon M. Rousselet, «2.793 tonnes de combustible usé» au total ont été envoyées en France par le Japon, dont 95% reste stocké en France. «Sur les 1.764 conteneurs de déchets de moyenne activité stockés dans un bunker à La Hague, on n’en renverra que 20 au Japon: le retraitement nucléaire en France pour les Japonais, c’est avant tout une solution pour se débarrasser de leurs déchets», a-t-il affirmé. © Agence France-Presse -
Emmanuel Macron en quête d’un Premier ministre pour la stabilité après Bayrou
Paris - Une main tendue aux socialistes, le pied sur le frein face à leur programme économique, et un oeil ouvert sur de probables remous sociaux et financiers. Emmanuel Macron prépare l’après-Bayrou, en quête d’un Premier ministre ouvert sur sa gauche... mais capable aussi de le protéger. A peine sorti d’un sommet sur l’Ukraine, voilà que le président doit remettre les mains dans le cambouis national. Lundi, tout le monde s’attend à ce que le gouvernement de François Bayrou soit renversé à l’Assemblée nationale. Dès le soir, les regards se tourneront vers l’Elysée. Le chef de l’Etat prendra-t-il la parole? Recevra-t-il les partis? Les questions, et le sentiment de déjà-vu, sont les mêmes à chaque épisode du feuilleton de l’instabilité politique née de la dissolution ratée de l’Assemblée nationale l’an dernier. «Le président (Macron) proclame qu’il veut aller vite», rapporte un macroniste historique. «Il l’a déjà dit par le passé», tempère un autre proche, rappelant sa tendance à procrastiner lorsqu’il s’agit de nommer. Au final, «je n’ai pas l’impression qu’il ait tranché», assure un ministre. Les stratèges présidentiels ont plusieurs échéances en tête qui devraient l’inciter à brusquer son naturel: le mouvement «Bloquons tout» mercredi, suivi le 18 septembre d’une mobilisation syndicale; entre les deux, l’agence Fitch pourrait dégrader vendredi la note de la dette, envoyant un signal inquiétant aux marchés financiers. Puis, le 22 septembre, depuis la tribune de l’ONU à New York, Emmanuel Macron doit reconnaître l’Etat de Palestine, son grand rendez-vous diplomatique qu’il prépare depuis des mois. «Ce qui l’intéresse, c’est l’international, et il a besoin de stabilité pour ça», théorise un député socialiste. D’autant que son impopularité bat des records depuis 2017 et que les appels de LFI et du RN à sa démission connaissent un écho croissant dans l’opinion: 64% des Français la souhaitent, selon un sondage. De fait, le président de la République s’est borné à invoquer la «responsabilité» et la «stabilité», prenant soin de ne pas devancer la chute de son allié historique. Mais dans le huis clos élyséen, il prépare la suite, et exhorte la coalition gouvernementale à «travailler avec les socialistes». Justement, leur patron, Olivier Faure, a fait acte de candidature pour Matignon, à la tête d’un gouvernement de gauche, sans LFI, mais aussi sans les macronistes, avec lesquels il serait seulement prêt à négocier des compromis. Sans qu’on en connaisse l’origine, l’idée a flotté ces derniers jours qu’Emmanuel Macron caresserait l’idée de le nommer. Pourtant, aucun des nombreux proches et interlocuteurs du président interrogés par l’AFP ne l’imaginent emprunter cette voie. «Si Faure expliquait qu’il veut prendre le pouvoir avec nous», dans une nouvelle alliance entre les socialistes et la macronie, «ça pourrait avoir de la valeur», explique un cadre du camp présidentiel. «Mais ce n’est pas du tout ce qu’il dit.» Ce sera «difficile pour les gens du bloc central de concéder le soutien voire seulement la neutralité à ceux-là mêmes qui ont voté contre» l'équipe Bayrou, abonde un ministre. Ces mêmes sources voient plutôt le locataire de l’Elysée se tourner, à nouveau, vers un profil de la droite ou du centre. «Quelqu’un dans le bloc central, plutôt proche du président, mais qui sache discuter avec le PS» pour négocier un pacte de non-censure plus durable que sous François Bayrou, résume un ténor du gouvernement. Il s’agira du troisième Premier ministre en un an dans ce périmètre et les mêmes noms circulent que lors des précédentes nominations. Parmi eux, les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé) et Eric Lombard (Economie). Ou encore le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand. Ces dernières heures, une source au fait de la réflexion présidentielle évoquait un pressing important auprès de l’ex-chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, 78 ans et retiré de la politique active. M. Macron avait déjà tenté en décembre de convaincre son ami breton d’aller à Matignon, en vain. Aujourd’hui, l’ex-socialiste serait moins ferme dans son refus, selon cette source. «En réalité, ça dépendra de ce que le PS accepte», glisse un proche du président. Tous préviennent que pour obtenir la non-censure du PS, il faudra lui «offrir de vraies victoires politiques». Parmi les totems que les socialistes espèrent décrocher, un effort budgétaire revu à la baisse, mais aussi une remise en cause de la retraite à 64 ans et une taxation substantielle des plus riches. Or sur ces deux derniers points, Emmanuel Macron «n’acceptera jamais», prévient un fidèle de la première heure. C’est pour cela qu’il veut choisir un Premier ministre «dans sa zone de confort». Francesco FONTEMAGGI © Agence France-Presse -
Droits de douane : suspension massive des envois postaux vers les États-Unis
Genève - Au total 88 opérateurs ont suspendu entièremement ou partiellement leurs services postaux avec les Etats-Unis, conduisant à une chute de plus de 80% du trafic vers ce pays à la suite de l’imposition de nouveaux droits de douane par Washington, a annoncé samedi l’agence postale de l’ONU. L’Union postale universelle (UPU) travaille au «développement rapide d’une nouvelle solution technique qui permettra de relancer l’acheminement du courrier vers les Etats-Unis», assure son directeur général, Masahiko Metoki, dans un communiqué. Selon l’UPU, les données échangées entre les opérateurs postaux via son réseau électronique montrent que le trafic vers les Etats-Unis a diminué de 81% au vendredi 29 août par rapport au vendredi précédent. «En outre, 88 opérateurs postaux ont informé l’UPU qu’ils avaient suspendu tout ou partie de leurs services postaux vers les Etats-Unis jusqu'à ce qu’une solution soit mise en œuvre», a indiqué l’agence de l’ONU. Parmi ces entreprises figurent notamment la Deutsche Post allemande, ou l’opérateur postal britannique Royal Mail. Basée à Berne, capitale suisse, l’UPU a été fondée en 1874 et compte 192 Etats membres. Elle fixe les règles des échanges postaux internationaux et formule des recommandations pour améliorer les services. Par décret du 30 juillet dernier, l’administration américaine a décidé, avec effet au 29 août, de supprimer l’exemption de droits de douane qui bénéficiait jusqu’alors aux petits colis postaux (les envois de marchandises d’une valeur égale ou inférieure à 800 dollars, soit 686 euros). Ces colis sont depuis lors soumis aux mêmes taux de droits de douane que ceux appliqués aux autres importations en provenance des pays d’origine. Soit par exemple, 15% pour les pays de l’Union européenne (UE) ou 50% pour l’Inde. Seuls les envois entre particuliers d’une valeur de moins de 100 dollars (86 euros) restent exemptés de droits. Cette décision avait suscité une vague d’annonces de la part de services postaux, de plusieurs pays, de suspendre les envois de colis à destination des Etats-Unis. Outre la brièveté du délai de mise en oeuvre de la décision, le problème réside surtout dans le fait que le décret oblige «les transporteurs et autres parties autorisées à percevoir à l’avance, auprès des expéditeurs, les droits de douane et à en transférer les montants consolidés au Bureau des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis», avait expliqué l’UPU fin août. Le président américain Donald Trump avait justifié cette décision par une volonté de «mettre fin à une faille catastrophique utilisée, entre autres, pour éviter des droits de douane et envoyer des opioïdes synthétiques ainsi que d’autres produits dangereux». Initialement la mesure américaine, prise début 2025, visait seulement la Chine et Hong Kong, dans le cadre de l’offensive de l’administration Trump contre les géants du commerce en ligne Shein et Temu. Elle a été généralisée à tous les pays, pour en assurer son efficacité. © Agence France-Presse