L’Italie espère ralentir la décarbonation de l’industrie automobile dans l’UE

Rome cherche une alliance avec Paris et Berlin pour influencer le calendrier établi par Bruxelles sur la baisse des émissions de CO2.
Yves-Marc Le Réour

Rome cherche des alliés pour faire prévaloir son point de vue sur l’électrification du secteur automobile dans l’Union européenne (UE). Le gouvernement italien souhaite faire équipe avec la France et l’Allemagne pour ralentir le rythme de la réglementation sur la réduction des émissions du dioxyde de carbone (CO2) provenant du trafic routier, a déclaré samedi le ministre de l’Industrie, Adolfo Urso. Le gouvernement ultra-conservateur de Giorgia Meloni s’est déjà prononcé contre la décision des Vingt-Sept d’interdire d’ici à 2035 la vente de nouvelles voitures roulant à l’essence et au diesel, un ministre ayant qualifié le passage au tout électrique de «suicide» et de «cadeau» à l’industrie chinoise.

Sur la chaîne d’information TGcom, Adolfo Urso a appelé la Commission européenne à une approche «pragmatique, concrète et non idéologique» des lois sur le changement climatique et exprimé sa volonté de bâtir une alliance avec Paris et Berlin en vue d’atténuer leur coût pour l’industrie et les consommateurs. Il a précisé en avoir discuté le 20 février à Berlin avec le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, et ajouté qu’il ferait de même à Rome le 3 mars prochain avec le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire. «Les trois grands pays industriels européens peuvent influencer (...) les réglementations européennes», a souligné le ministre italien.

Deux projets de loi dans le collimateur

Il a spécifiquement mentionné deux projets de loi de l’UE : les règles d'émission Euro 7 plus strictes pour les voitures, les camionnettes, les camions et les bus, et la proposition faite ce mois-ci de réduire davantage les émissions des camions et des autobus. L’Italie a ainsi la ferme intention de retarder l’approbation de ces deux projets de loi jusqu’après les élections européennes en 2024, à moins que les demandes de Rome ne soient satisfaites. «Ce sont deux dossiers importants qui doivent être abordés avec réalisme, en donnant aux citoyens et aux entreprises une réelle chance de s’adapter en temps utile», a estimé Adolfo Urso.

Les réglementations de l’UE sur les émissions du secteur routier s’inscrivent dans un ensemble plus large de politiques conçues pour atteindre les objectifs de l’UE. Ces politiques doivent permettre de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre de la région d’ici à la fin de la décennie.

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