
L’investisseur activiste Ryan Cohen s’invite au capital d’Alibaba

Les géants technologiques chinois, nouvelle cible pour les investisseurs activistes ? L’investisseur Ryan Cohen, star des meme stocks, a pris une participation de plusieurs centaines de millions de dollars dans le géant chinois de l’e-commerce Alibaba depuis le deuxième semestre 2022, rapportait mardi le Wall Street Journal.
Il chercherait, en effet, à pousser la firme de Hangzhou à racheter davantage de ses actions. Il aurait même contacté le conseil d’administration d’Alibaba en août dernier pour faire valoir que les actions du groupe seraient sous-évaluées. Selon Ryan Cohen, la société peut atteindre une croissance à deux chiffres de ses ventes et une croissance de près de 20% de son flux de trésorerie disponible au cours des cinq prochaines années.
Déjà après la première approche de Ryan Cohen, Alibaba avait annoncé en novembre dernier qu’il augmentait son programme de rachat d’actions de 15 milliards de dollars (14 milliards d’euros), pour le porter à 40 milliards de dollars, et le prolongeait jusqu’en mars 2025.
Les positions de Ryan Cohen seront scrutées par les investisseurs individuels. A 37 ans, il est à la tête d’une fortune de plus de 2,5 milliards de dollars, a un portefeuille d’actions par lequel il est présent, notamment, au capital d’Apple, de Netflix, ainsi que des banques Wells Fargo et Citigroup.
Surtout, il s’est illustré en contribuant à l’explosion des actions de GameStop. Il avait rejoint le conseil d’administration de l’éditeur de jeux vidéo en janvier 2021, déclenchant une frénésie dans le cours de l’action, qui a transformé GameStop en meme stock, soutenu par des investisseurs particuliers adeptes des forums boursiers. Le cours de GameStop Corp. avait grimpé de 6.347% entre août 2020 et son apogée en janvier 2021.
Activisme occidental
Les cas d’activisme auprès des groupes chinois sont rares. Mais l’entrée de Ryan Cohen est «positive pour la Bourse car elle aide pour redonner confiance notamment aux investisseurs occidentaux qui ont été sceptiques à l'égard de la Chine», a estimé Vey-Sern Ling, directeur administrateur chez Union Bancaire Privée, cité par Bloomberg. L’entrée de Ryan Cohen intervient dans un contexte où les actions des entreprises chinoises sont, justement, en train de rebondir : l’indice technologique Hang Seng Tech a progressé d’environ 60% depuis son creux d’octobre. Le titre Alibaba lui-même a repris 67% à Wall Street par rapport au point bas sur plusieurs années atteint en octobre 2022, atteignant une capitalisation boursière de 140 milliards de dollars.
Qui plus est, en même temps que l’arrêt de la politique zéro Covid, l’étau réglementaire de Pékin se desserre sur les entreprises chinoises – la Chine veut miser davantage sur ses entreprises dans la lutte engagée avec les Etats-Unis pour la suprématie technologique mondiale. Début janvier, les autorités chinoises ont annoncé que le bras financier d’Alibaba, Ant Group, avait obtenu l’autorisation de lever 10,5 milliards de yuans (1,45 milliard d’euros) pour sa branche de crédit à la consommation. Alors même que, fin 2020, la société, avait dû arrêter, du jour au lendemain, son énorme introduction en Bourse sur les places de Shanghaï et de Hongkong, sous la pression de Pékin, dans un contexte où les géants de la tech étaient mis au pas.
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