L’Institut Messine promeut une documentation de référence en ligne

Le «think tank» propose d’abandonner le document de référence actuel, et d’instaurer un «avant-propos stratégique», inspiré du reporting intégré.
Bruno de Roulhac

Alors que tout le monde s’accorde sur la nécessité de donner plus de clarté à l’information financière, devenue souvent illisible avec la multiplication des exigences règlementaires, une nouvelle initiative voit le jour. L’Institut Messine dévoile ce matin ses propositions. Le think tank propose d’abandonner le document de référence actuel et de mettre en place une «documentation de référence» en ligne, qui permettrait de donner un accès direct à l’information, de lui redonner du sens et de faire un lien entre informations permanente et périodique.

«L’objectif est de rendre cette documentation accessible pour tous les types de lecteurs, de manière réactive en étant dégagé du format annuel, explique Hervé Philippe, directeur financier de Vivendi, et président du groupe de travail à l’origine de ce rapport. Il sera essentiel que la date de mise à jour apparaisse clairement sur le site de l’émetteur».

Le think tank propose aussi de substituer au rapport de gestion un «avant-propos stratégique», donnant la vision du management. «Il correspond au message du président qui a disparu progressivement des rapports annuels ces dernières années», ajoute Hervé Philippe. Cet avant-propos se concentrerait sur des thématiques recommandées par le régulateur (indicateurs clés, objectifs, stratégie, risques…). Si ce document pourrait s’inspirer de l’integrated reporting obligatoire au Royaume-Uni depuis 2013, l’Institut Messine ne souhaite pas l’imposer comme standard. En revanche, il propose de supprimer du Code de commerce l’obligation du rapport de gestion.

«Ces propositions vont permettre d’ouvrir des discussions avec le régulateur, qui pourrait organiser un groupe de travail pour étudier la faisabilité juridique de nos propositions et le calendrier de mise en place», poursuit Hervé Philippe.

L’excès d’information est un mal français. Les rapports annuels des grands émetteurs atteignent en moyenne plus de 300 pages, soit le double du volume des rapports anglais, canadiens ou américains. S’il semble difficile de réduire le volume de l’information financière des sociétés cotées, l’Institut Messine invite d’abord les autorités publiques et professionnelles (IASB, ANC, AMF etc.) à mesurer leurs exigences en tenant compte de l’existant et à se coordonner pour éviter les redondances.

Quant aux émetteurs, ils sont incités à réorganiser les annexes par thème en hiérarchisant les informations.

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