L’heure de vérité a sonné pour Tesco

Le numéro un britanique de la distribution dévoile aujourd’hui sa stratégie de redressement dans un contexte de marché chamboulé par le hard discount.
Bruno de Roulhac

C’est l’heure de vérité pour Tesco. En pleine crise interne, après avoir lancé quatre avertissements successifs sur ses résultats 2014-2015, le leader britannique de la distribution ne se contentera pas de publier ce matin ses derniers chiffres d’activité. Le groupe dévoilera surtout son plan stratégique pour améliorer sa compétitivité et renforcer son bilan. Il devrait notamment annoncer une refonte de son système de contrats avec ses fournisseurs, et pourrait aussi supprimer des postes dans le cadre d’un plan plus vaste de réduction de coûts.

Dave Lewis, qui a pris les commandes du groupe début septembre, pourrait également envisager des cessions d’actifs. Notamment, le service de vidéos à la demande, Blinkbox. Déficitaire, il pourrait être vendu au groupe de télécoms TalkTalk, selon le Financial Times. Pour Nomura, toutes les divisions, hors magasins au Royaume-Uni et en Europe, pourraient être proposées à la vente. Comme Dunnhumby, filiale de services marketing de connaissance clients, qui pourrait valoir de 2 à 3 milliards de livres. La plus grosse opération concernerait les activités asiatiques de Tesco, en Thaïlande et en Corée du Sud, valorisées entre 8 et 10 milliards de livres. A défaut de les vendre, Tesco pourrait les scinder dans une entité distincte.

Nomura estime que le marché intègre déjà le redressement de la marge de Tesco au Royaume-Uni autour de 2,5%, laissant ainsi peu de potentiel de hausse au titre, même si 2014 sera un point bas en termes de résultats, et préfère Morrison.

Ce plan est d’autant plus nécessaire que les distributeurs traditionnels se livrent à une féroce guerre des prix avec les discounters Aldi et Lidl. Hier, le troisième acteur du pays, Sainsbury’s, a annoncé un recul de 1,7% de ses ventes en comparable et hors essence au troisième trimestre 2014-2015, alors que les analystes tablaient sur une baisse de 2,5% à 4,4%. Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires avait reculé de 2,8%.

Toutefois, «les perspectives pour le reste de l’exercice devraient rester difficiles, avec la poursuite de la déflation des prix alimentaires, prévient Mike Coupe, directeur général de Sainsbury’s. Etant donné l’incertitude de l’environnement commercial, la baisse des prix alimentaires et les réductions annoncées cette semaine, nous attendons une évolution en comparable des ventes du quatrième trimestre en ligne avec celle du premier semestre», soit une baisse de 2,1%.

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