L’Etat travaille toujours à sa nouvelle doctrine actionnariale

Le gouvernement va créer dans les prochaines semaines un Comité stratégique et d’orientation chargé d’articuler la gestion des participations
Olivier Pinaud
L’Etat travaille toujours à sa nouvelle doctrine actionnariale - Photo : Fotolia
L’Etat travaille toujours à sa nouvelle doctrine actionnariale - Photo : Fotolia  - 

La vente, la semaine dernière, de 4,7% du capital de Safran, illustre un peu plus la volonté du gouvernement d’animer sa politique actionnariale. Cette opération, qui suit une première vente d’un bloc Safran en mars dernier, intervient après la réorganisation du capital d’EADS ou la cession à Vinci et Crédit Agricole Assurances de 9,5% d’Aéroports de Paris. Depuis septembre 2012, l’Etat a ainsi récupéré plus de 2,8 milliards d’euros, dont une partie a servi à capitaliser Bpifrance.

Compte tenu de l’état actuel des finances publiques, d’autres cessions devraient suivre dans les prochains mois, d’autant que le portefeuille coté de l’Agence des participations de l’Etat (APE) a rattrapé le retard qu’il avait accumulé ces dernières années par rapport au marché. En un an, sur la base des cours du 12 novembre, sa valeur a progressé de 42,4% contre une hausse de 26% pour le CAC 40, pour remonter à 81 milliards d’euros. Sur celle-ci, un peu plus de 29 milliards d’euros sont librement cessibles par l’Etat, c’est-à-dire sans avoir besoin de modifier la loi de privatisation. Le principal réservoir de recettes reste chez EDF avec une part cessible estimée à 6,9 milliards d’euros au 12 novembre.

Si jusqu’à présent ces opérations étaient souvent décidées au coup par coup, le gouvernement a engagé depuis quelques mois une réflexion sur sa politique. L’objectif, rappelé dans le récent rapport annuel publié par l’APE, vise à «se doter d’une doctrine générale de gestion des participations, offrant un cadre stratégique clarifié aux opérations de cession et d’investissement futures».

Ce qui permettrait par exemple de spécifier noir sur blanc les règles de coopération entre l’APE et Bpifrance, parfois actionnaires des mêmes sociétés, comme chez Orange, mais dont les horizons d’investissement et les missions ne convergent pas nécessairement, ou de fixer des seuils de prix à partir desquels une cession, voire une acquisition de titres, pourrait être déclenchée.

Dans ce cadre, le gouvernement souhaite créer dans les prochaines semaines un comité stratégique et d’orientation de l’Etat actionnaire dont la mission visera à assurer la bonne articulation entre les différents services concernés, ministères de l’Economie et du Redressement productif, APE et Bpifrance.

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