
Les télécoms européens recommencent à parler de croissance

A l’occasion de la présentation ce matin de ses vœux à la presse, Stéphane Richard, le PDG d’Orange, pourrait formuler un vœu de retour de la croissance en 2015. Ce qui aurait été vu comme une pure incantation il y a quelques trimestres paraît aujourd’hui plus réaliste pour le secteur des télécoms en Europe, après cinq années de baisse ininterrompue du chiffre d’affaires.
Selon les prévisions des analystes de Nomura, les revenus des opérateurs historiques européens devraient s’effriter de seulement 0,5% en 2015, en données comparables, avant de croître de 0,3% en 2016 puis de 0,8% l’année suivante. Pour la seule activité mobile, celle qui a le plus souffert de la baisse des prix depuis 2009, le retour à l’équilibre sera plus long. Credit Suisse table sur un repli de 3,2% du chiffre d’affaires en 2015 et de 0,7% en 2016. Mais le plongeon avait dépassé les 8% en Europe en 2013.
Cinq années de baisse des revenus ont évidemment créé une base de comparaison favorable. Mais les opérateurs commencent également à tirer profit du passage de leurs abonnées de la 3G à la 4G. «Vodafone constate une hausse de 5% à 10% du revenu moyen par abonné (Arpu) sur ses marchés européens», indique Nomura. Deutsche Telekom estime l’effet positif à plus de 15% en Allemagne. Cette augmentation ne vient pas nécessairement d’une hausse des abonnements. La 4G stimule la consommation de données mobiles ce qui permet de vendre des services additionnels voire d’inciter les clients à migrer vers des abonnements plus chers, offrant plus de débit. En avance dans la 4G, le marché suédois est considéré comme un bon exemple de la nouvelle capacité des opérateurs à monétiser le trafic mobile. Les revenus de Tele 2 y ont par exemple augmenté de 6% au troisième trimestre 2014.
Dans ce contexte, les grands opérateurs profitent d’un avantage concurrentiel de poids. Fragilisés par la chute des prix, leurs challengers ont de plus en plus de mal à suivre le rythme des investissements dans le réseau. Le cash flow cumulé des numéros trois de chaque pays en Europe dans le mobile a chuté de 22% depuis 2011, rappellent les analystes de Credit Suisse. Un phénomène qui, couplé à une pression réglementaire moins forte depuis quelques mois, devrait contribuer à détendre la concurrence sur les prix.
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Wall Street poursuit sa course aux records
Washington - La Bourse de New York progresse vendredi continuant de profiter de la première baisse de taux de la banque centrale américaine (Fed) de l’année, en l’absence de nouvelles données économiques marquantes. Au lendemain d’une séance marquée par des records pour tous les principaux indices de la place américaine, le Dow Jones prenait 0,09% vers 14H05 GMT, le Nasdaq gagnait 0,48% et le S&P 500 avançait de 0,23%. A l’agenda, «il n’y a vraiment pas beaucoup de catalyseurs» susceptibles de donner une direction au marché, note auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers. Mais, «compte tenu des tendances récentes», cela signifie que Wall Street «va continuer à avancer», estime l’analyste. «Les marchés financiers intègrent deux prévisions importantes: l’inflation des droits de douane est véritablement transitoire (...) et le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) en tiendra compte et procédera à une série de baisses de taux cette année et l’année prochaine», a écrit vendredi Neel Kashkari, président de la Fed de Minneapolis, sur le site de l’institution. Dans une décision très attendue, la Réserve fédérale a engagé mercredi une politique de détente monétaire en réduisant pour la première fois de 2025 ses taux, de 0,25%. Seul le nouveau gouverneur installé par le président Donald Trump a voté contre la baisse de taux d’un quart de point: Stephen Miran voulait une baisse plus franche. «Il est surprenant que personne d’autre n’ait exprimé de désaccord», souligne Steve Sosnick. Alors que la période de silence imposée aux responsables de l’institution monétaire a pris fin ce vendredi, «il sera intéressant d'écouter» leurs potentielles déclarations, notamment «sur l'équilibre des risques à venir», estime M. Sosnick. Le président de la banque centrale Jerome Powell a pointé mercredi la «nature historiquement inhabituelle des défis auxquels» la Fed est confrontée alors que le marché de l’emploi est au ralenti aux Etats-Unis et que l’inflation reste importante. Selon la médiane des prévisions des responsables, deux baisses de taux supplémentaires (d’un quart de point chacune) sont anticipées en 2025, ce qui impliquerait une nouvelle détente à chacune des réunions programmées d’ici la fin de l’année. Mais M. Powell s’est gardé d’y voir plus que des hypothèses. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance dix ans évoluait vers 14H00 GMT autour de 4,12%, contre 4,10% la veille en clôture. Côté entreprises, le groupe américain de livraison de plis et de colis Fedex (+2,43% à 232,00 dollars) profitait de résultats supérieurs aux attentes pour le premier trimestre de son exercice décalé. «Le marché espérait vraiment quelque chose de décent de la part de FedEx, et c’est ce que nous avons obtenu», commente Steve Sosnick. Alors que les droits de douane ont bouleversé les échanges internationaux et que l’exemption des surtaxes pour l’ensemble des petits colis entrant aux Etats-Unis a pris fin au mois d’août, «il y avait de réelles inquiétudes», souligne M. Sosnick. Le fabricant de puces électroniques Intel (-2,50% à 29,81 dollars) reprenait sont souffle au lendemain d’une séance en très forte progression, poussée par l’annonce d’un partenariat avec Nvidia. Nasdaq © Agence France-Presse