Les surcapacités menacent les opérateurs de satellites

L’arrivée de nouveaux appareils plus puissants intervient alors que les activités traditionnelles des opérateurs déclinent ou stagnent
Olivier Pinaud
Les surcapacités menacent les opérateurs de satellites - Photo : Fotolia
Les surcapacités menacent les opérateurs de satellites - Photo : Fotolia  - 

Le «shutdown» américain s’est aussi fait sentir dans l’espace. Le séquestre budgétaire a fortement pesé sur le chiffre d’affaires de l’opérateur de satellites de télécommunications Inmarsat, dont l’US Army constitue le client historique. Un phénomène qui ne fait qu’amplifier l’effet négatif du retrait des troupes américaines d’Afghanistan pour lesquelles Inmarsat assurait une grande partie des télécommunications vers les Etats-Unis. Résultat, au troisième trimestre 2013, le chiffre d’affaires de l’opérateur américain a plié de 5,8%.

Ce repli n’est pas anecdotique. Il reflète un mouvement plus profond auquel est confronté depuis quelques mois le secteur de télécommunications spatiales. Moins de marchés signifie plus de concurrence entre des opérateurs soucieux d’amortir le coût des satellites placés en orbite, quitte à casser les prix pour certains. Ce mouvement à la baisse est d’autant plus inquiétant qu’il intervient alors que les capacités placées dans l’espace devraient fortement augmenter dans les prochaines années avec le lancement des satellites de nouvelle génération (high throuput satellite, HTS).

Ces appareils permettent d’offrir de meilleurs services dans des conditions tarifaires 2 à 10 fois moins chères que les satellites de générations précédentes. D’où un risque réel de cannibalisation des activités traditionnelles des opérateurs. La valeur du marché des HTS pourrait représenter 1,6 milliard de dollars l’an prochain, deux fois plus qu’en 2012, et monter jusqu’à 5,7 milliards en 2002, mais dans le même temps «la croissance des revenus devrait être inférieure», prévient le cabinet d’études sectorielles Euroconsult.

Tous les groupes ne sont pas exposés de la même manière. Inmarsat, dont les revenus dépendent uniquement des services de télécommunications, est le plus concerné, devant Intelsat (60%). Avec environ 70% de leur activité dans la diffusion de chaînes de télévision, SES et Eutelsat sont théoriquement moins exposés à un ralentissement de l’activité de télécoms. Mais ces deux groupes comptaient justement sur ce segment pour compenser en partie la stagnation de leurs marchés historiques de la vidéo dans les pays développés, alors que les satellites lancés pour diffuser la télévision dans les zones émergentes ne se remplissent pas aussi rapidement que prévu.

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