Les réseaux européens d’énergie devraient conserver un profil de crédit solide

Malgré le défi des énergies renouvelables, les opérateurs du sud de la région tireront parti d’une stabilisation de la notation souveraine
Yves-Marc Le Réour

Les évolutions capitalistiques importantes ayant eu lieu depuis 2008 au sein des réseaux électriques et gaziers européens n’ont pas bouleversé la structure de bilan de ces intervenants, montre une récente étude du bureau d’analyse crédit de Natixis. Si leur endettement net a fortement augmenté, leur ratio de dette nette sur excédent brut d’exploitation (Ebitda) n’a pas connu de dérive significative.

La hausse de la dette a été alimentée par des opérations de croissance externe et des investissements industriels qui ont fait croître la base d’actifs régulés (BAR) des gestionnaires de réseaux. Certains d’entre eux ont effectué des augmentations de capital pour préserver leur notation, comme le belge Elia (300 millions d’euros levés en 2010), l’italien Snam (3,4 milliards d’euros levés en 2009), ou le britannique National Grid (3,2 milliards de livres levés en 2010).

A l’exception de l’Espagne qui a dû mettre le secteur électrique à contribution pour juguler des déficits tarifaires grandissants, la plupart des pays de la région ont maintenu un cadre réglementaire quasi inchangé en matière de couverture des coûts et de pluri-annualité des tarifs. L’essor des échanges transfrontaliers et des énergies renouvelables devrait toutefois entraîner un développement particulièrement important des investissements dans les lignes à haute tension en Allemagne, en France (RTE) et au Royaume-Uni.

Mais ces projets «ne constituent pas une source de risque financier significatif» pour les opérateurs concernés qui bénéficient de sources de financement diversifiées (prêts bancaires domestiques, crédits de la BEI et marché obligataire). En Italie et en Espagne, ces émetteurs «continuent d’offrir des spreads secondaires substantiellement inférieurs à ceux de leur souverain de référence», souligne d’ailleurs l’étude.

L’amélioration de l’environnement des pays périphériques devrait conduire à une stabilisation des notes de Snam (transport de gaz) et de Terna (transmission électrique) en Italie, tandis que REE pourrait bénéficier fin 2014 du relèvement, de «stable» à «positive», de la perspective des notes BBB/Baa2 de l’Espagne. Enfin, pour les investisseurs crédit privilégiant «une approche ‘buy and hold’ défensive», RTE, noté A+, «continue d’offrir le meilleur couple risque/rendement parmi les réseaux régulés», conclut Natixis.

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