Les producteurs de fer doivent s’adapter à la baisse persistante des cours

London Mining s’est effondré hier en Bourse et attend un investisseur providentiel pour survivre. BHP Billiton met l’accent sur la productivité.
Bruno de Roulhac

La chute des prix du minerai de fer, en recul de plus de 40% depuis le début de l’année et à un plus bas niveau depuis 2009, entraîne les producteurs à des choix drastiques. London Mining, affecté en plus par l’épidémie d’Ebola au Sierra Leone, est même au bord de la faillite. En discussions approfondies avec des investisseurs stratégiques et avec ses banques prêteuses, le groupe a déclaré hier que les structures actuellement à l’étude laisseraient «pas ou peu de valeur» à la société, faute de nouveau financement à court terme. «Il ne peut y avoir aucune certitude à ce moment sur la probabilité ou le calendrier d’un investissement [stratégique]», explique le groupe minier africain.

Sur cette annonce, le cours s’est effondré à Londres, en chute de 75,81% à 0,75 pence ou livre, ne valorisant plus la société que 1,1 million de livres (1,4 million d’euros). «Une faillite forcée sera peu attrayante pour toutes les parties prenantes – le contrôle d’une mine non opérationnelle en Sierra Leone ne peut avoir été un objectif pour les détenteurs de la dette – et nous continuons d’espérer qu’une solution de financement sera trouvée», note Jefferies. London Mining est notamment en conflit avec Glencore sur le paiement d’une expédition de minerai de fer.

En début de semaine, BHP Billiton avait annoncé son intention de diminuer ses coûts dans le minerai de fer. Le groupe anglo-australien compte réduire d’un quart ses coûts de production tout en augmentant celle-ci. Hors transport et licence, la production d’une tonne de minerai de fer devra coûter moins de 20 dollars à moyen terme, contre 27,50 dollars actuellement. Une manière de rattraper son grand concurrent, Rio Tinto, déjà à 20,40 dollars au premier semestre. «L’enjeu, par le passé, c’était le volume avant tout le reste, a expliqué Jimmy Wilson, patron de la division minerai de fer de BHP Billiton. Aujourd’hui, le coût est beaucoup plus important et nous avons beaucoup plus d’opportunités à saisir».

D’ici à la fin de l’exercice 2017, la production de BHP Billiton devrait atteindre 290 millions de tonnes par an contre 225 millions actuellement, pour un investissement de 30 dollars par tonne, soit au total 1,95 milliard de dollars. Une croissance de l’offre pour répondre notamment à la demande de la Chine, aujourd’hui en baisse, mais que Jimmy Wilson attend en croissance d’environ 25% d’ici à la première moitié de la décennie 2020.

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