Les PME françaises résistent mieux que les ETI à la crise

Un quart des ETI françaises affichait une perte d’exploitation en 2014, contre 19% des PME, selon l’Observatoire ATH. Les PME profitent du CICE.
Bruno de Roulhac
PME ETI entreprise
Depuis deux ans, les PME ont amélioré leur marge d’exploitation.  -  Crédit European Union

Crise persistante pour les PME et ETI françaises. Depuis 2008, le chiffre d’affaires moyen d’une PME a progressé de 9,6% et celui d’une ETI de 12,5%, pour une inflation à 9,8% sur la période. Pire, en 2014, l’activité est restée stable (+0,25% pour les PME et +0,5% pour les ETI), selon l’Observatoire ATH, association technique de cabinets d’expertise comptable. «Nous attendons une tendance similaire en 2015», souligne Philippe Blin, commissaire aux comptes chez Sefac. Toutefois, depuis l’été dernier, «la tendance est plus positive», ajoute François Aupic, commissaire aux comptes chez RSM.

Le secteur de l’intérim, indicateur avancé, laisse espérer une reprise. Si les ETI profitent de leur exposition à l’international (31,4% de leurs ventes pour les 60% d’ETI exportatrices), seulement 40% des PME exportent et n’y dégagent que 19% de leur chiffre d’affaires.

Autre source d’inquiétude, les marges d’exploitation se dégradent depuis 2008, de 0,8 point à 3,6% pour les PME et de 1,2 point à 3,8% pour les ETI. Alors que l’écart de rentabilité entre PME et ETI était de 0,6 point en 2008, il n’est plus que de 0,2 point. Depuis deux ans, les PME ont amélioré leur marge, tandis que la rentabilité des ETI se détériore chaque année depuis 2010. Le CICE, avec un plein effet en 2014, pourrait expliquer cet écart. Il bénéficie davantage aux PME où les salaires sont plus faibles. Pour autant, son effet positif est-il pérenne? Désormais « les clients demandent de profiter de l’effet CICE dans le prix de vente », constate Philippe Mendes, commissaire aux comptes chez Aca. Par ailleurs, «les ETI, plus exportatrices, font face à davantage de concurrence à l’international et pour mieux lutter elles dégradent leur rentabilité», ajoute Philippe Blin.

Surtout, un quart des ETI, contre 19% des PME, était en perte d’exploitation l’an dernier. Ce chiffre constitue un message d’alerte d’autant que ces ETI déficitaires vont de plus en plus mal.

Le BTP, dont la marge est passée de 4,1% en 2008 à 2,1% en 2014, explique en partie ces mauvais résultats. Et le secteur ne risque pas d’aller mieux avec la baisse des commandes de l’Etat et des collectivités locales. Euler Hermes note cependant une très légère baisse des faillites dans le BTP, qui pourraient marquer un point d’inflexion après quatre années de hausse continue. En attendant, le secteur représente encore un quart des défaillances en France.

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